Le Gros Dinosaure et la Vallée des Merveilles

L'un des films Disney de l'an 2000 fut une surprise de taille. En effet, quelques mois avant la sortie de la traditionnelle comédie en 2D (ici en l'occurrence Kuzco), les studios américains se sont alliés au récent Secret Lab afin de livrer son tout premier long-métrage entièrement réalisé en images de synthèse. Surfant sur le succès de leurs compères de chez Pixar, ils proposent ainsi une aventure préhistorique où des créatures du crétacé numériques jonchent un décor filmé en prises de vue réelles afin de donner un rendu aussi réaliste que possible.

Et si la prouesse technique est louable, les effets spéciaux du nouveau millénaire étant alors révolutionnaire, cela ne suffit hélas à faire de Dinosaure une œuvre mémorable... Visuellement, le film reste très agréable mais aussi trop réaliste. On n'arrive jamais à vraiment s'attacher à ces personnages clichés se ressemblant presque tous. En fait, c'est tout le chara-design qui empêche de s'attacher aux dinosaures trop réalistes pour être identifiables et pas assez cartoonesques pour être amusants.

Bien entendu, en creusant à peine, on découvre forcément le jeune héros timide mais intrépide, la belle demoiselle de son espèce, les deux vieilles malicieuses, la petite tribu de singes rigolotes et les bad boys de service mais dans l'ensemble, l'amusement est clairement absent, les réalisateurs préférant livrer une aventure certes rebondissante mais franchement pas exaltante. Le film possède certes des moments forts (notamment lors des apparitions des terrifiants carnosaures, véritables clous du spectacle) mais l'atmosphère vide et les décors réels peu luxuriants ne nous enverront jamais de magie dans les mirettes.

Au final, Dinosaure est une petite prouesse originale et pour le moins osée pour Disney mais un petit ratage dans son ensemble, le film n'appartenant pas vraiment à l'univers des studios qui, dans leurs multiples prises de risques, sombrent dans un trou d'insignifiance comparable à la sombre période des années 80. Mieux vaut se re-regarder Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles, au scénario très similaire mais au rendu bien plus réussi et surtout émouvant.