La version Cinema de Donnie Darko fait partis de mes films préférés.
Tout ce qui s'en dégage dans ce film me plait. J'aime le casting, son ambiance, les musiques, le scénario qui s'enchaine sans toujours comprendre ou cela mène, son ambiance années 80 d'une petit bourgade américaine, ses moments clipesque...
Mais qu'en est-il de cette version "Director's Cut"? Elle est forcément mieux, puisque c'est la version "réalisateur" ?
Longtemps resté en suspend de mon coté, la version Director's Cut de Donnie Darko était un sujet de division chez les fans du film. Certains préférés le coté mystérieux et énigmatique de la version Cinéma, d'autre préfère la version Director's Cut parce que forcément plus longue et plus explicative.
Et au final, je trouve cette Director's Cut vraiment mauvaise, a tel point quelle tue le film et plusieurs scène avec.
Les scènes accentués sont certes bienvenu (et par moment plus compréhensive), dont notamment le peu de scène supplémentaire avec le père de Donnie ou quelques autre avec Gretchen qui manquait un peu dans la version Cinema.
Seulement voila. Il y a presque 15 minutes d'écart entre les deux versions avant que Donnie obtient le fameux livre de Roberta Sparrow. Celle-ci arrive à presque une heure de film et peut commencer à témoigner d'un problème de rythme. Car les scènes ajoutés jusqu'ici n'apportait pas grand chose.
Certains passage sont alterné musicalement (l'intro par exemple) ou même de l'ambiance sonore un peu trop appuyé là ou la version Cinema laissait place au silence.
Enfin, certains insert numérique arrive soudainement (notamment quand Donnie est en crise de somnambulisme). Cela tranche assez avec le coté année 80 du film et un rendu trop moderne de l'autre.
Ça s'aggrave une fois le fameux bouquin obtenu. Le film a des inserts du bouquin avec explication en plein écran (là aussi toujours ajouté numériquement, gâchant au passage certaine nouvelle scène) voulant à tout prix répondre aux spectateurs le scénario, sur ce que traverse Donnie et son concept de deux monde.
Cela transforme petit à petit le film en un goulbi goulga scientifico-religieux plutôt que fantastique comme le fait la version Cinema.
Et d'un autre, certaine scène pose le doute, notamment Donnie qui voit le temps "s'accélérer" ou sa Psy qui admet n'avoir pas fait de traitement, voyant sont patient sombrer encore plus dans la folie.
D'autre passage ont des altération musicale (notamment celle de la fête qui n'a plus Under The Milky Way), des voix sont ajoutés de manière numérique (Frank au Cinema sur une phrase) et d'autre supprimer. On ne saisit pas trop le pourquoi du changement...
Enfin, la séquence finale Rewind est complètement raté. On a une espèces d'image d'un écran informatique avec les 28 jours écoulés dans le fond. Des feux d'artifices on ne sait pas trop pourquoi.. l'impression que le film n'assume plus d'être en 1988.
Rien ne change entre ce passage là jusqu'au générique de fin. Mad World reste intacte... si ce n'est un affreux bruit sourd ambiant d'on ne sait pas trop pourquoi jusqu'au générique de fin... (le silence est d'or on vous dit)
Pour résumer :
- Les scènes ajoutés à la première moitié n'apporte rien, bien que bienvenue
- D'autre scènes rendant Donnie plus fous autour de lui.
- Le rythme est un peu plus long
- Les insert numérique tranche avec l'esthétisme du film
- Les incrustations du bouquin qui veut à tout prix expliquer le scénario rendent le film plus prétentieux qu'il ne devrait l'être et donne presque un changement de genre
- Les changements de musique (Intro / Fête)
- Certains bruitage ou effet sonore sont par moment (très) discutable
- Le final un peu raté
- Vous avez même droit à l'hymne national USA dans la moitié du générique de fin.
Donnie Darko étant un film à (très) petit budget pour l'époque (moins de 5 millions), je doute que Richard Kelly ai subit une grosse "pression" des producteurs pour couper des choses de sa vision. Si ce n'est quelques longueurs par rapport à sa toute première projection à Sundance.
Seul le choix de musique a été contraignant pour lui pour une question de droit, mais au final, elle fonctionne mieux dans la version Cinema.
D'autant que vouloir absolument expliquer son scénario, c'est un peu comme raconter le fonctionnement d'une blague. Parfois, le mystère et l'absence d'être guidé rendent un film meilleur.
Richard Kelly avouera qu'il a fait cette version pour être plus accessible et étendre l'histoire mais qu'il était tout autant satisfait de la version Cinema qui représentait bien mieux sa vision.
Si vous avez découvert le film avec cette version "Director's Cut", j'en suis presque désolé.
BONUS :
Un petit mot sur le master 4K bluray.
Inutile de dire que le film est beaucoup plus net par rapport à la version BluRay Classique d'avant 2020. Le HDR est assez discret (voir peut être un peu gênant sur le reflets des yeux des acteurs).
Mais un défaut majeurs de ce nouveau master c'est que le film est trop sombre, certain scène perdent en détail (couleurs, gamma trop sombre).