Le vent tourne...

"Dope" est un film réjouissant ET qui est porteur de sens.
Deux qualités indispensables pour passer un agréable moment de cinéma.

L'humour est présent du début jusqu'au générique de fin.
Soit dit en passant, on se demande parfois à quoi servent ces fameux génériques de clôture (à part faire défiler une liste interminable de noms).
Ici, au moins, cela permet de prolonger la bonne humeur communiquée par les acteurs. Mais aussi à rappeler que le cinéma est souvent une corde aux arcs des artistes plus complets qui savent - outre jouer - chanter et danser...

Mais un film - comme un bon roman - est aussi lié au sujet qui est développé.
Car ne confondons pas :
- l'histoire : les péripéties d'un jeune noir dans une banlieue gangrénée par la violence et la drogue,
- et le sujet : pourquoi cela paraitrait-il bizarre qu'un jeune noir (toujours lui) veuille intégrer Harvard ?

Certes le thème est scandé à la fin et à ce titre le réalisateur ne fait pas preuve d'une grande finesse.
Evidemment les ronchons critiqueront précisément la réalisation de Rick Famuyiwa : la mise en scène et certains raccords qui sont loin d'être impeccables.
Oui, il est vrai que les archétypes sont (un peu) trop surjoués et caricaturés.
Mais c'est pour moi dû aux partis pris du réalisateur. Et c'est donc la preuve qu'il s'agit d'une œuvre engagée, d'un artiste qui va jusqu'au bout de ses idées plutôt que de tourner un film attendu pour uniquement gagner sa croute.

Bref j'ai été conquis par :
- le thème et son traitement original,
- le rythme qui nous empêche de nous ennuyer,
- le trio d'acteurs adéquats et en particulier Shameik Moore (je n'ai pas vu "the get down" de Netflix mais ça m'a donnée envie),
- les looks et les couleurs qui habillent/habitent le film.