Issue d'une pauvre famille de cordonniers, Ginko est vendue à une maison de geishas. La femme est encore une marchandise dans le Japon de la moitié du XXe siècle. Le film décrit avec acuité une vie sans libertés, soumise aux désirs des hommes, la seule voie étant de se trouver un riche protecteur, déjà marié par ailleurs, évidemment. Shindô, dans les années 50, réalisent des films à la forme plutôt classique avant d'épurer son style dans la décennie suivante (L'île nue). Shukuzu est interessant à plus d'un titre du moins quand il emprunte un chemin documentaire. Un peu long, il s'égare sur la fin en un mélodrame épouvantable avant de se reprendre et de revenir à une oeuvre d'une grande dignité et vérité, montrant que la dénonciation d'une pratique féodale passe plus efficacement quand elle est suggérée au lieu d'être appuyée.