Ex Machina met au goût du jour les questionnements sur l'intelligence artificielle déjà évoqués par la science-fiction depuis des années. Son ajout des dernières technologies, de la surveillance de masse et de la référence très appuyée aux GAFAM lui donne une dimension encore plus inquiétante car bien plus proche de nous.
C'est un huis-clos sublimé par des décors aseptisés, un rythme lent et tout en suggestions ainsi que des personnages fascinants et ambigus. Le réalisateur bâtit son film sur la suggestion et l'épure et le ballet subtil qu'il dirige entre ses personnages nous conduit sur les rives du malaise.
Le film repose sur l’interprétation très justes du trio (voire même du quatuor) entre la machine qui apprend, son créateur démiurge mais cynique et paranoïaque et le jeune testeur, censé représenter l'humain type. Les 4 acteurs sont tous à saluer pour leur performance, qui contribue grandement à la tension rampante du film, même dans les scènes en apparence les plus relâchées.
Si on met de côté les références omniprésentes et un peu faciles à Dieu, le film fonctionne grâce à son intelligence : le spectateur n'est pas pris pour un imbécile, le final est ainsi prévisible dès le début et on sait que c’est la manière d’y arriver qui sera le plus fascinant.
Une belle surprise et une interprétation vénéneuse et envoûtante du thème de l’A.I.