Au risque de réduire le sujet d'Ingmar Bergman, compte-tenu de la richesse des thèmes qu'il aborde dans ce long film, "Fanny et Alexandre' apparait avant tout l'initiation de deux enfants au monde des adultes. Leur cadre est celui d'un famille bourgeoise du début du siècle que les évènements d'une année va transformer.
Avec un certain hiératisme, Bergman met en scène différents personnages charismatiques et l'auteur se détourne constamment des sagas aux effets mélodramatiques ou aux bouleversements et incidents plus ou moins complaisants. Le film, en fait, n'est jamais aussi intéressant qu'avec l'apparition de l'austère pasteur, nouveau précepteur de Fanny et Alexandre, dont la pédagogie, rigoureuse et contraignante, introduit un récit qui, par son dépouillement, rejoint la tragédie classique suivant l'idée de Bergman que la vie est un théâtre.
Alimenté par des références théâtrales, le film diffuse un vrai charme, en dépit que le langage du cinéaste soit parfois énigmatique.