Optical Malady
Michael Mann affirme désormais clairement sa singularité, et par conséquent divise la critique de façon assez radicale. Les acquis à sa cause y décèlent la patte d’un auteur hors norme, se jouant du...
le 29 mai 2015
74 j'aime
42
Un peu fan de Micheal Mann sur les bords, j'attendais son nouveau film avec impatience. J'ai lu le titre et je me suis dis que Mann pouvait réussir à faire quelque chose de bien avec un sujet malgré tout peu cinégénique.
Que dalle. Mann le traite à peu près comme n'importe quel autre film de série B. Le hacker gentil est un beau gosse, doté d'un physique aussi affûté que son esprit et il sait tout faire. Le pire étant que Mann à l'idée d'insister sur ce point via la scène du restaurant franchement ratée dans laquelle j'ai presque eu honte pour lui.
Bon, ça reste du cinéma, donc c'est pardonnable. Mais le reste est une succession de clichés de ses propres films : l'asiatique bonasse qui se fait baiser par notre hacker, les fusillades qui sont là pour faire fusillade, les latinos vilains, les hors bord, etc.
D'autre part, le film se perd dans sa première heure à tout expliquer. Les acronymes sont redondant, et chaque fois on a le droit à leurs définitions. On tombe parfois dans le ridicule.
Enfin, les mecs qui connaissent un peu l'informatique auront le sourire. Bien que chaque commande à l'écran existe réellement, c'est carrément malvenue : on s'en branle que le mec fasse une connexion SSH, qu'il modifie le autorun.inf de sa clé USB ou qu'il y a des commentaires dans le code.
J'aurais franchement préféré ne rien voir et que tout reste confus au profit de notre imagination. Les maigres scènes de coding dans The Social Network sont infiniment mieux réussies que tous ces passages ou le mec hack à tout va.
Malgré tout, ce ne sont pas ces détails qui rendent le film mauvais : c'est son scénario de série B, son rythme mou, sa façon de traiter le sujet, ses plans long et kitch où la camera se perd à suivre des bits qui se baladent dans les processeurs et leurs transistors, ses dialogues sorti de out of nowhere balancé à la gueule du spectateur, etc.
Bref, je crains que Mann soit un cinéaste désormais membre du club des has been (avec notre ami Ridley Scott et d'autres).
Créée
le 26 mars 2015
Critique lue 665 fois
8 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Hacker
Michael Mann affirme désormais clairement sa singularité, et par conséquent divise la critique de façon assez radicale. Les acquis à sa cause y décèlent la patte d’un auteur hors norme, se jouant du...
le 29 mai 2015
74 j'aime
42
Se projetant dans un film d’action où tout se joue dans les mouvements, dans une réflexion théorique de la matérialité, dans un état de ramification de synapses cybernétiques inatteignables, Michael...
Par
le 19 mars 2015
59 j'aime
8
« La question est de savoir quelle forme accomplit ça, quelle forme de composition, quelle forme de lumière, quelle forme de musique accomplit ce que j’avais en tête ». Voilà comment Michael Mann,...
Par
le 6 avr. 2015
55 j'aime
29
Du même critique
Un live qui se révèle être pratiquement un album à part tant le mix est travaillé. On a le sentiment que Daft Punk avait préparé ce live depuis 10 ans. Qu'ils y pensaient déjà lors de la conception...
Par
le 11 août 2012
45 j'aime
Un album aux sonorités épiques et inattendues qui fait déjà date dans le milieu de l’électronique à la française. Rupture presque totale avec les ténors du genre en place (Daft Punk, pour ne citer...
Par
le 31 oct. 2012
26 j'aime
1
Sublime, envoutant, somptueux, les superlatifs sont insuffisants pour parler de ce film noir aux relents de Science-Fiction. En dépit d'une vision du futur très sombre, enfumée et détraquée, où tout...
Par
le 31 mars 2011
21 j'aime