La définition même d'escroquerie !
Avis aux amateurs d'oeuvres dépoussiérées, de remise au goût du jour qui célèbrent les Ghostbusters au féminin et qui rêvent d'un James Bond noir et féminin après avoir applaudi le 007 Terminator, ce Halloween est fait pour vous !
Après avoir réussi un renouvellement de la saga en s'inspirant judicieusement de certains traits de Scream, la résurrection de Mike Myers se fait remise au goût du jour. Et, apparemment, en 2002, la mode est au style kéké de cité ! Après un 007 tuning et son rival street XXX premier du nom, voici Mike Myers version télé-réalité parfois à la limite du crétinisme.
Comme dans bon nombre de ces prétendues réécritures modernes de grandes sagas cinématographiques, on commence par évacuer tout le sel, tout l'ADN de la série, pour en faire un vague ersatz vide, semblable à n'importe quelle saga du même genre ou sous-genre, puis on s'amuse à raconter n'importe quoi en insufflant de çà de là un peu de meta pour paraître moins bête qu'on ne l'est.
Ainsi, on se débarrasse d'entrée de jeu de la mort précédente du Croquemitaine qu'on espérait retrouver plus spectral, mû par une force démoniaque qui le possédait partiellement et à qui on aurait livré le corps de Mike Myers pour créer un twist final de début de film, une excuse absurde pour faire autre chose que ce qu'appelait ingénieusement Halloween: 20 ans après, il revient. Ensuite, on se débarrasse, tant qu'à faire, de l'héroïne qu'on avait su ramener à la vie, privant Myers dès le pré-générique du but de sa quête. Lorsque s'étale le titre sur fond noir, le tueur qui tue ses soeurs n'a plus de raison d'être. "Il revient pour se venger", claironne l'affiche ... pour se venger de qui, étant donné qu'avant même que ne commence le film, il a déjà berné et vaincu une Laurie Strode qu'il ne vient qu'achever ?
En réalité, le Croquemitaine devient une bête de foire, pire d'une émission de télé-réalité où il tuera sans raison aucune une bande de jeunes qui baisent, qui se droguent avant de se faire mettre au tapis par un jeune black coqueluche des médias, qui tire sa force de ses multiples visionnages de films de Bruce Lee, Jet Lee et autres asiatiques qui se nomment Lee et font du karaté et des arts martiaux.
Le pire de ce film restant avant tout le mépris affiché du public auquel on sert un slasher lambda, totalement désintéressé par le matériau dont il s'empare. Un mépris manifesté par le fameux *meta made in Scream*qui place des spectateurs internes ne sachant comment interpréter les images et démêler le vrai du faux tandis que les producteurs de l'émission rient de tout et sabrent le champagne au succès de l'émission.
Nuançons: il n'est pas impossible de voir là une satire de la télé-réalité mais était-ce l'espace pour le faire ? Comment recevoir cette réplique du personnage de producteur d'émission, qui semble si ironique étant donné le film que l'on vient de voir: "Michael Myers n'a rien d'un label ! Ce n'est pas un nom à la mode, un outil de promo ou un scandale de vedette ! Michael Myers est un requin tueur, un malade en salopette, qui a la distraction perverse d'éventrer tout le monde dans les pires souffrances ! J'en ai été témoin: on a assez dansé pour les caméras !"
Un constat d'impuissance ?
Si oui, un constat mal venu puisque le précédent opus ouvrait un boulevard à un Halloween plus sombre et plus noir où le Croquemitaine rejoignait le mort-vivant !
Ce film ne devrait pas s'intituler Halloween: Résurrection mais Halloween: Enterrement!