Il aura fallu attendre « Le labyrinthe de Pan » pour que Guillermo Del Toro soit pris au sérieux comme réalisateur et affirme sa vraie sensibilité d’auteur. Désormais on lui fait confiance et il en profite. De son imaginaire débridé découle le second volet de Hellboy, incroyablement inventif, astucieux et plaisant. Affranchi du carcan commercial imposé par des producteurs peu ambitieux, il utilise cette liberté nouvellement acquise pour se lâcher et faire de « rouge » le héros dont il a rêvé. Il s’appuie sur un bestiaire éblouissant de créativité (toutes les créatures sont splendides), donne une vraie consistance à ses personnages (ce qui manquait un peu sur le 1), impose un rythme soutenu et parsème le tout d’un humour, certes graveleux, mais réjouissant. On s’amuse beaucoup, on s’émerveille souvent et on ne s’ennuie pas un seul moment. Alors bien sur on peut reprocher quelques ratés : la scène de combat avec le bébé, la fin un peu trop expédiée, le côté un peu premier degré de l’ensemble, mais Del Toro vise l’entertainment et réussit son coup ! Du grand et beau spectacle, à faire rougir de honte un Spielberg et impose « Hellboy II, les légions d’or maudites » comme l’une des meilleures adaptations de Comics/Marvel de ces dernières années. Il reste fidèle à l’esprit, n’intellectualise pas et se met au service d’un univers qui a ses codes dont il tire partie avec maestria