Date Night
Un type bien.Lorsqu'un soir, dans un bar, la jeune femme pour laquelle il a un méchant crush lui annonce qu'elle doit rentrer chez elle en taxi, c'est tout naturellement que Hap lui propose de la...
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il y a 2 jours
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Un type bien.
Lorsqu'un soir, dans un bar, la jeune femme pour laquelle il a un méchant crush lui annonce qu'elle doit rentrer chez elle en taxi, c'est tout naturellement que Hap lui propose de la raccompagner en voiture au sein de son immense propriété perdue en pleine campagne. Évidemment, charmé par le caractère insaisissable de cette possible conquête, la démarche "chevaleresque" de ce cadre moyen est aussi (et principalement) nourrie par l'espoir de passer la nuit avec la belle inconnue et en raconter tous les détails le lendemain à ses collègues masculins pour les impressionner.
Tellement enivré par cette idée (et l'alcool de la soirée), Hap ne remarque pas qu'il est en train lui-même d'être happé par la mâchoire d'un piège implacable...
Et pourtant, entre le château aux allures gothiques donnant une saveur reconnaissable à l'atmosphère du film, le fait que cette inconnue semble s'épanouir si bien dans la fraîcheur nocturne ou certains prénoms qui ne cherchent pas à tromper, les indices sont nombreux pour trahir d'emblée ce qui se cache de maléfique derrière les sourires de cette rencontre. Mais l'essentiel n'est pas là et c'est sans doute là le petit coup de génie de ce "House of Darkness": s'emparer de la mécanique d'un film à twist pour la structurer non pas sur l'effet de surprise qui devrait découler de sa révélation finale (vis-à-vis de l'hôte des lieux et d'autres intervenants) mais sur le cheminement y conduisant en vue de trahir peu à peu toute la toxicité plus ou moins consciente de son personnage principal envers la gent féminine.
Auto-persuadé d'être un homme tout ce qu'il y a de plus lambda, Hap va en effet être constamment bousculé par les remarques jamais innocentes de sa conquête d'un soir, à chaque fois plus amplificatrices de ses contradictions afin de révéler les désirs primaires dissimulés derrière cette image pensée comme si "inoffensive" qu'il s'est lui-même forgé. En ce sens, au fil de dialogues et situations tenant d'un huis-clos quasi-théâtral (mais n'oubliant jamais de maintenir la tension qu'implique l'inconnue horrifique de la véritable nature de ses protagonistes féminins), le film de Neil LaBute va s'amuser à craqueler le masque de l'Homme -s'imaginant- moderne, et donc bien supérieure à ses plus bas instincts, à toutes ses extrémités jusqu'à le faire imploser au moment où justement celles qui ont provoqué ces fêlures font tomber le leur, poussant au paroxysme la dimension de conte noir féministe du long-métrage (les deux panneaux sur lesquels il s'ouvre et se referme sont là pour le souligner) lors d'une séquence de joutes narratrices tout bonnement étouffante et conçue comme le vrai climax de l'ensemble (l'horreur plus graphique des ultimes instants, réussie au demeurant, n'en est finalement que la conséquence logique).
Soutenu par la prestation parfaite d'un Justin Long visiblement toujours prêt à devenir une incarnation de la part masculine refoulée la moins reluisante (déjà génial dans "Barbare" dans le même registre) et celles de ses acolytes du sexe opposé, aussi perfides qu'énigmatiques dans la mise en lumière du caractère ambivalent de leur proie, "House of Darkness" vient aussi remettre le feu des projecteurs sur un Neil LaBute que l'on pensait perdu depuis quelques temps dans des productions oubliables par son sens de l'écriture acerbe sur les rapports hommes/femmes au sein d'un dispositif ici franchement malin.
Bon, il manque bien sûr au long-métrage quelques paliers supplémentaires à franchir afin de prétendre à un plus grand statut, et il est même certain que beaucoup n'y verront qu'un film s'enfermant dans un tunnel de dialogues se concluant sur un rebondissement trop vite éventé, mais, pour les autres qui adhèreront et se laisseront séduire par cette approche très bien pensée de mise à nu forcée de tares masculines hélas trop souvent immuables, "House of Darkness" se révélera une sacrée bonne surprise, se plaçant facilement dans le haut du panier des très nombreuses œuvres de genre post-#metoo par sa façon originale d'exposer le cœur de son propos féministe.
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il y a 2 jours
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