Si les grands élans de patriotisme vous filent de l'urticaire, ne regardez surtout pas ce film. Vous risqueriez de vous transformer en eczéma géant avant le générique de fin.
Pour ceux qui seraient passés à côté de ce... chef d'œuvre de Roland Emmerich, voici un petit résumé : un nuage de sauterelles intergalactiques rastafaris déboulent sur Terre, pile la veille du jour de l'indépendance américaine (histoire que la révolte terrienne ait lieu le lendemain... ce qui est pratique parce que ça ne fait qu'une seule date à retenir). Mais, heureusement, Will Smith et Jeff Goldblum sont là pour botter le fondement des aliens, soutenus par le président des Etats-Unis qui, coup de bol, est pilote de chasse.
Bref, à partir de ces quelques lignes, je pense que vous avez à peu près deviné le degré de complexité du film. Ceci-dit, avec du recul, cette production est rigolote à regarder.
Déjà, Will Smith est plus jeune et tire un peu moins la couverture à lui (pour ceux qui ne peuvent pas le piffer, c'est déjà ça de gagné). Ensuite, c'est amusant de repérer tous les prémices de Stargate dans Independance Day (entre l'équipe technique, les motifs des vaisseaux et la musique, il y a ce qu'il faut). Et enfin, il y a tous les passages complètement improbables qui rendent le visionnage drolatique (ou pathétique).
Il est évident que dans la panique générale, tous les américains se sont arrêtés pour regarder la télé et suivre le discours du président. De même, il est tout à fait logique qu'un pilote d'avion d'épandage soit capable de conduire un F16 et de résister à la poussée qui va avec sans le moindre entraînement. Et puis, Boomer gagne l'oscar du labrador le plus zen de la galaxie (tout le monde cavale autour de lui, dans un tunnel dévoré par les flammes, et lui, il reste planté entre deux bagnoles, la langue pendante et sa queue fouettant joyeusement l'air).
Vous l'aurez compris, Independance Day ne brille pas par son scénario alambiqué, ni par sa brillante logique et encore moins par son absence de clichés (pour le coup, il y en a à tour de bras). Reste alors cet effet spécial majeur du nuage ceinturant les vaisseaux de ces Orthoptères - qui aiment leur viande carbonisée visiblement - lorsqu'ils pénètrent dans l'atmosphère terrestre. Magnifique flot de lait déferlant dans du café vu en contreplongée, les astronefs étant les gâteaux faisant trempette dans la stratosphère.
A regarder donc si vous craignez d'avoir mal au crâne.