Avec Moonlight, The Witch, Green Room, Ex Machina ou encore The VVitch, A24 Films s'est rapidement imposée comme une des sociétés de distributions de film les plus florissantes et étonnantes des vingt dernières années. Le dernier né, vendu comme un chef d'oeuvre de l'horreur, sera donc le sujet de cette critique.


It Comes At Night c'est avant tout l'histoire d'une affiche. Cette première affiche sortie il y a déjà quelques mois m'avait donné des frissons et convaincu qu'il s'agissait d'un projet à suivre. Je n'ai jamais eu autant raison de toute ma vie.


Nous suivons Paul, Sarah et leur fils, Travis alors que le monde traverse une période apparemment sombre. C'est sur ce point que le film joue pour la première fois la carte du mystère, nous n'avons aucune information sur ce qui a eu lieu hormis quelques lignes de dialogues de deux personnages qui au fond n'en savent pas beaucoup.


Les seules informations que nous avons nous sont données au début du film, un maladie contagieuse menace l'humanité. Ne s'axant pas sur le "virus", le récit va plutôt se concentrer sur le développement psychologique des personnages dans ce contexte en abordant plus que tout la confiance, surtout après l'arrivée de l'autre famille.


Le côté horreur appuyé par les trailers et la campagne marketing en général se présente sous forme de rêves, ceux de Travis. Trey Edward Shults brille dans sa mise en scène de la terreur, évitant de ruiner toute la tension d'un événement, comme par exemple dans le rêve où Travis poursuit son chien pour enfin le retrouver, le plan se concentre sur Travis, de face, qui observe ce qui arrive à son chien sans jamais montrer le contrechamp. Nos seuls repères sont l'audio et les expressions faciales du personnage. Cette scène marque, pour moi, la meilleure approche du genre, il n'y a rien de pire que de s'imaginer ce qui est en train de se passer et croyez-moi, ce que j'ai imaginé à ce moment combiné à la réaction de Travis, ça m'a filé de sacrés frissons.


Dans ses rapports humains, l'histoire choque dans son évolution car aucun personnage n'a d'intention mauvaise (si on ne prend pas en compte l'incohérence de certain propos de Will). Les deux familles veulent juste ce qu'il y a de mieux pour leur survie. Lorsque la tension monte, les deux pères souhaitent éviter les problèmes jusqu'à une résolution assurément sombre. La famille de Will désirait quitter la maison sans créer de querelle quand celle de Paul n'avait plus confiance en leurs dires. Cela accentue grandement la sensation de frustration chez le spectateur qui va automatiquement vouloir une résolution heureuse là où la réalité est plus complexe.


It Comes At Night montre alors l'homme dans ses plus sombres moments et repose toute son intrigue sur la simple question : Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour protéger votre famille ? Pas de happy ending ni de récit formaté, l'ensemble se veut le plus réaliste possible.


Enfin, sans dire que la structure se serait effondrée sans, la bande originale est pour ma part LA raison de la réussite de cette recette. Sombre, rythmée, celle-ci épouse à merveille les évènements de l'histoire sans aucune fausse note. Elle nous accompagne avec efficacité.


Grâce à une esthétique léchée, un casting irréprochable et ne tombant quasiment jamais dans la majorité des clichés du genre en refusant de tout expliquer, It Comes At Night se démarque sans aucun doute comme un excellent thriller psychologique qui choquera et fera frissonner bon nombre de ses spectateurs.

Pierre_Leroy_De
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le 25 juin 2017

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Pierre Leroy

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