Polanski livre avec "J'accuse" une reconstitution fidèle de l'affaire Dreyfus, de sa dégradation jusqu'au 2nd procès.
Ce long-métrage s'intéresse tant aux difficultés hiérarchiques auxquelles se heurte Picquart pour faire éclater la vérité qu'à la partie judiciaire de l'affaire.
Cette variété de ton, d'ambiances et de personnages permet de ne pas lasser le spectateur.
C'est d'autant plus nécessaire que le réalisateur a fait le choix d'une réalisation académique, presque ennuyeuse tellement celle-ci est terne.
Même chose pour la photographie, très grise, mais qui me semble adaptée au propos.
Heureusement, les acteurs sont bons, en particulier Dujardin qui livre une interprétation juste de son personnage, courageux mais pas forcément sympathique, qui agit plus par sens du devoir que par humanité envers Dreyfus.
L'ambiguïté des personnages et la complexité des relations humaines et politiques rend le tout passionnant.
Dommage de ne pas avoir eu plus d'ambition en terme de réalisation et de montage.