« Transgresse et bouscule les codes du cinéma. » « révolutionnaire et bouleversant » « un ovni à Hollywood » t’as lu ça, j’ai lu ça, on a lu ça. Si on tient compte de chaque critique du genre, 20 films ébranlent les codes chaque année. En tout cas, s’il en est un cette fois, c’est celui-ci. Et c’est plus vrai que jamais. Le Joker de Joaquin Phoenix dirigé par Todd Phillips est magnifiquement dérangeant.
Le synopsis de cette Origin Story pose ses bases en essayant de trouver une explication à la folie du Joker. Folie qu’on a souvent vue en pleine course chez Nolan ou Burton mais dont on n’avait alors que supposé les causes.
Il est difficile de parler de ce film en sortie de salle, - que ce soit parce que j’ai couru regarder les behind the scenes et autres interviews au fast food le plus proche tant j’avais du mal à me défaire de l’atmosphère qu’on venait de m’offrir - ou parce qu’il laisse dans un état béant.
En effet, vous ne sortirez du Joker ni avec une larme à l’oeil ni avec un sourire. La superbe salle 7 de Bruxelles était simplement muette. Si vous ressentez de l’empathie devant une scène de Joker, vous culpabiliserez 5 minutes plus tard. Si vous riez devant le Joker, vous regretterez 5 minutes plus tard. Hollywood nous a (trop) souvent dépeint des figures simples : bon, mauvais ; gentil, méchant ; noir ou blanc. Le Joker est un film définitivement gris et remplis de contraste. Moi qui suis quelqu’un d’habitude très tranché, j’ai remis mon éthique en question 17 fois devant le film. Il bouscule et dérange.
Alors que j’en venais doucement à ressentir de l’empathie pour l’illustre psychopathe que fait Arthur Fleck, ce dernier commençait lui-même à oublier ce sentiment.
Joker nous prouve que le cinéma n’est pas toujours divertissant, qu’il n’est pas toujours là pour nous faire rêver mais parfois, pour nous réveiller. Je ne peux pas dire que j’ai passé un bon moment, mais il n’est pas encore sorti et c’est déjà le film de l’année.