Sorti à peu près en même temps en France Les Olympiades et Julie (en 12 chapitres) semblent de prime abord traiter un peu du même sujet à savoir les remises en question à la trentaine, quand on n'est plus étudiant mais qu'on ne se sent pas encore prêts à être adulte. La comparaison s'arrête vite. Les Olympiades questionne sur tout le rapport direct à l'autre, la dépendance sociale et l'exploration du désir de manière très sensorielle. Julie (en 12 chapitres) va plus loin : le film questionne le rapport de Julie au monde de manière plus analytique, que ce soit sa place, en tant qu’individu ou au sein de son couple ou par rapport à ce qui l'entoure et à la trace qu'elle aimerait laisser. Julie trépigne, elle se sent souvent en décalage par rapport aux autres et par rapport à ce qu'on attend d'elle, ou ce qu'elle attend de la vie.
Julie hésite, change de voie, se remet question régulièrement, quitte parfois à blesser ses proches voire elle-même. La segmentation en chapitre démontre la difficulté de trouver sa place, et que les avancées sont autant de tâtonnements et de petits moment anodins. Le le film est doux-amer, avec ses mondes qui s’effondre et ceux qui peine à éclore, et est également empreint d’humour et d’autodérision de son personnage, renforcée par sa voix off — ce qui lui évite de tomber dans l'artificiel.
Si Cannes a récompensé Renate Reinsve, j’ai pour ma part été très touchée par la performance de Anders Danielsen Lie sur la dernière partie du film, entre vulnérabilité et acceptation, véritable catalyse qui accélère la transformation de Julie, enfin à sa place.