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En voilà un film qui ne manque pas de singularité. Ca démarre comme un reportage du dimanche après-midi sur les Japonais-Brésiliens et Japonais-Péruviens, deux importantes communautés dans l'archipel...
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le 13 nov. 2024
En voilà un film qui ne manque pas de singularité. Ca démarre comme un reportage du dimanche après-midi sur les Japonais-Brésiliens et Japonais-Péruviens, deux importantes communautés dans l'archipel bien souvent invisibles, une diaspora particulière d'émigrés japonais (Nikkei), parfois revenus au pays et dont on n'aurait probablement jamais entendu parler si ce n'étaient les frasques politiques du clan Fujimori au Pérou (un président, une fille candidate à la présidentielle, et de nombreux hommes bien implantés dans la vie politique locale).
Arrive ce générique aux mélodies de flute andine sur fond d'images de scandales politiques ayant secoué l'été 1994, puis ce message :
Le Japon compte 150 000 travailleurs étrangers, 90 000 yakuzas, et des hommes politiques qui se plaisent à déformer les faits. Aussi curieux que cela puisse paraître, parfois ces trois mondes se croisent.
Sans se départir d'un ton léger et souvent humoristique (mais alors très cynique), Masato Harada fait évoluer ses protagonistes à la croisée de chemins on ne peut plus sérieux : le monde des yakuzas, d'une violence sans limite, les milieux politiques ultra-nationalistes (montrant au passage une belle collusion entre les deux), le sort des Japonais émigrés et de ce curieux entre-deux culturel. J'ajouterais un dernier thème, par opposition à ce chauffeur de taxi dont l'esprit est resté au Pérou et qui nous fait voyager par ses récits de guérilla à travers l'immensité des Andes, a contrario d'un Japon qui semble hyper-étriqué, où les yakuzas retrouvent les fuyards en deux-temps-trois-mouvements comme s'ils n'avaient jamais quitté le lieu du cambriolage, ou cette réflexion sur le fait que toute sortie par avion est impossible, les yakuzas contrôlant déjà tous les aéroports. Le message sous-jacent laisse entendre que le Japon n'est qu'un gros village où personne n'est libre ni réellement anonyme (ce qui peut surprendre pour un pays de 130 millions d'habitants aux métropoles immenses).
Mélange de styles, d'influences, de références musicales (du jazz à la flute quechua, pardon, la qina !), de personnages atypiques (à noter l'excellent Mickey Curtis), le film donne l'impression de partir dans différentes directions mais au final ne laisse jamais de surprendre.
A noter qu'il existe une version de 2h21 (celle que j'ai vue) et une uncut de 2h50.
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le 13 nov. 2024
Modifiée
le 13 nov. 2024
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