Doc très dithyrambique avec amis et réalisateurs proches de Stephen King.

"...ça commence souvent par une Amérique idéalisée à la Norman Rockwell, et elle finit déchirée et envoyée en enfer..." (Mick Garris)

Les connaisseurs des livres de King sauront sans doute tout mais seront quand même satisfaits par l'amusante introduction fictionnelle, apparemment bourrée d'allusions, acteurs et citations visuelles.

Mais ce sketch de début assez cryptique laissera perplexes ceux qui ne savent rien ou presque de Stephen King. Les autres seront amusés par les mystérieuses allusions et clins d'oeil.

Puis sont interviewés:

Frank Darabont ,

Mick Garris, Taylor Hackford, Mike Flanagan, Scott Hicks (au sujet de Misery, il cite John Ford : "(Le secret est dans le casting...John Ford disait que) c'est 70% du travail...faites le bon choix et la moitié du chemin est fait",

Tom Holland (qui m'a bien fait rire quand il raconte que sur le tournage, il a regardé par dessus l'épaule de King et son journal, pour découvrir qu'il ne lisait que ...les rubriques nécrologiques ^^), Tom McLoughlin, Mikael Hafstrom, Mikael Salomon, Jeff Beesley(qui est marrant quand il raconte sa première rencontre avec King; vibrant et excité, il demande conseil à son producteur, "je crois que je vais lui dire que j'admire Shining?"..."Tu devrais pas commencer par ça, car il pense que Shining est de la merde totale"/"I wouldn't do that because he thinks it's a total piece of shit"),

Vincenzo Natali, Josh Boone, Lewis Teague, Craig Baxley, Daniel Attias, David Carson, Fraser C. Heston (qui a découvert et lu sa toute première fois The Shining alors qu'il était..."en montagne, seul", dans "une grand maison"..."it totally creeped me out"),

Fritz Kiersch, Greg Nicolero, John Harrison, Kevin Kölsch, Dennis Widmyer, Tod Williams, Zak Hilditch...(je les liste car aucun ne l'est pour l'instant sur SC).

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Comme ignare, ce que j'aime retenir du doc pour l'instant:

__ Stephen King aurait proposé à Brian de Palma sa nouvelle adaptation plus fidèle de Shining en télé, réalisée finalement par Mick Garris (celui qui m'a apparut le plus sympas et franc, même si pas "croyant du tout": il est l'aveugle dans le petit sketch du début...il a la voix de James Ellroy).

__Tom Cruise avait lu le script des évadés/Shawshank Redemption et avait demandé à Rob Reiner de le tourner...offrant de payer pour ne mettre Frank Darabont que comme co-scénariste en échange...et Darabont raconte avoir hésité mais avoir refusé et maintenu son désir de "le filmer lui-même".

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____"David Cronenberg said to me once, right after The Shining came out: " the reason why it does not work, is because they 'cast' the ending (la fin est éventée)...Jack Nicholson is crazy from the begining...it works in Kubrick's world, not in King's world" (Mick Garris ; et Daniel Attias, qui expliquent pourquoi Shining déçoit des fans du livre et King: où le papa n'est pas fou dés le début ou étranger à sa femme dés le début; etc. )

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__c'est Bruce Willis qui a suggéré l'acteur Michael Clarke Duncan à Frank Darabont: Bruce Willis avait adoré le livre La Ligne Verte, et laisse un message à Darabont lui conseillant d'auditionner l'acteur avec lequel il tournait Armaggedon. Le premier essai se passe mal puis Darabont raconte qu'il le voit enfin. Tom Hanks restait en hors-champ pour jouer avec son partenaire et le laissait jouer en premier pour l'aider. Donc Michael Clarke Duncan devait aussi son Oscar à Bruce Willis, Tom Hanks et...Michael Bay.

"...Tom (Hanks) was very cool about me starting (filming first ) on Mickael (...) Tom was off camera but not just giving him the lines...he was acting his heart-out for Mickael...I was getting nervous ...hoping he will still have some gas left in the tank by the time I turn around and take the camera on him because he is winning an Academy Award here OFF camera...but he knew , to get the performance Mickael needed to give, he had to give everything as his partner...Tom Hanks' wisdom and generosity off camera running the risk of not having the same energy left for yourself...(is rare)" (Frank Darabont)

____la hache défonçant la porte de la chambre de John Cusack dans Chambre 1408 est la hache de Jack Nicholson dans Shining

____ Josh Boone raconte que ses parents ont changé de groupe religieux et ont fini par bruler ses livres de Stephen King...il lui a écrit, il a répondu...c'était le début de leur relation: il a priorité sur beaucoup d'adaptations?

____tous ne parlent pas que de l'horreur du tout, mais de sa capacité à écrire des personnages vivants...de "vrais ados, de vraies villes" dont ils sont "proches": que ses horreurs sont prétextes à parler de sujets sociaux et politiques...le doc sous entend que King est à l'horreur, ce qu'est Georges Simenon au Polar. L'histoire est aussi prétexte pour parler de la société et la prévoir (Le Fléau a été tourné en plein début du Covid)

____les femmes de ses livres (notamment la mère dans Claiborne) seraient "des femmes autour de lui": sa mère, sa femme (Tabitha, clé: c'est elle qui "a retiré de la poubelle"...Carrie)

_____il m'est aussi revenu que Frank Darabont raconte, entre autres, qu'un "club de livres" par correspondance, genre France Loisirs, avait "par erreur envoyé à sa famille The Shining...ils allaient renvoyer ce livre car trop cher" (en première édition) ...mais "il l'a ouvert totalement au hasard et il est tombé sur la scène où la femme morte se lève dans la salle de bain"...et il a alors lu tout le livre.

((...ça m'a rappelé quand enfant, ayant aimé "Vendredi ou la Vie sauvage", j'ai pris au hasard durant des courses avec mes parents, un autre livre de Michel Tournier, car bien plus épais et impressionnant, même si en livre de poche...mon père me l'a alors pris des mains, l'a ouvert totalement au hasard et est tombé sur probablement la seule scène de fellation dans les oeuvres de Tournier...et cette pipe découverte au hasard par mon père, était entre deux ...hommes.

J'ai le soir entendu en cuisine des conversations animées entre ma mère et mon père...

et eu mes premières réflexions sur la malchance et la notion de probabilités:

Frank Darabont ouvre The Shining (447 pages) au hasard et tombe sur une femme à poils se levant d'un bain, mon père ouvre Les Météores (552 pages) en pleine Maison de la Presse et tombe sur une pipe gay!