L'Avventura est un tournant dans la carrière d'Antonioni, et le fait passer définitivement dans la catégorie des modernistes et génies du cinéma européen. Avec ce film on a une belle démonstration des recherches esthétiques et narratives du cinéaste à l'époque, la plasticité des images est incroyable avec une profondeur décorant sèchement l'arrière-plan des personnages notamment dans les scènes se déroulant sur les îles éoliennes (un peu dommage d'ailleurs que tout le reste ne soit pas forcément du même niveau) puis il y a cette façon de raconter, personnellement j'ai beaucoup aimé le rythme fait à la fois de contemplation, dans un découpage qui n'est pourtant pas si lent la sensation est étonnante. Le propos est amer, plein d'ambiguïté mais aussi de remords sur une histoire d'amour naissante sur la disparition/mort d'une personne ce long-métrage confirme toute la psychologie (notamment féminine avec une fois de plus des magnifiques caractères de femmes) et la profondeur intellectuelle d'Antonioni entr'aperçue dans Le Cri ou femmes entre elle.