Le premier long-métrage d'Andreï Tarkovski pose déjà les bases d'un style imprégné d'une poésie saisissante et d'une mise en scène à la photographie somptueuse.
Ce qui me frappe avec ce film sorti il y a environ 60 ans, c'est que l'Enfance d'Ivan résonne plus que jamais avec l'actualité. Je ne peux m'empêcher de transposer ce récit à notre époque et de voir dans Ivan la condition tragique de ces enfants palestiniens, amputés de leur insouciance par la guerre.
Les rêves d'Ivan nous montre ce que devrait être l'innocence de ces enfants : faite de plage sur lequel on court avec ses amis vers l'horizon, comme un futur encore fait de promesses intactes.
Mais la guerre à de cruelle et de dramatique qu'elle ne fait pas que des morts. Elle engendre aussi des morts-vivants, ces témoins dépossédés de la vie elle-même, qui n'ont plus peur de rien comme Ivan, si ce n'est d'échouer au seul objectif qui dicte maintenant toute son existence : le besoin obsessif de vengeance, qui le conduira à une fin évidente.
L'enfance d'Ivan est donc une œuvre intemporelle que Tarkovski délivre à seulement 30 ans grâce avec une mise en scène juste, poétique et mature.