Wes Anderson est plus qu'un réalisateur.
Sa créativité et son indépendance d'écriture sont avérées. Il suffit de visionner "The Grand Budapest Hotel" pour s'en persuader.
S'attaquer au film d'animation est donc un sacré challenge. Mais compte tenu de son pedigree, rien d'illogique.
Et quelle réussite cette "Ile aux chiens" !
Un film qui parlera des 7 aux 77 ans. Testé et avéré ! (j'exagère un peu de 7 à 47 ans en passant par 13 ans type préado...)
Quels éléments pour se convaincre de l'intérêt de voir le film :
le film est extrêmement bien écrit. Au delà du scenario, les dialogues sont des bijoux, les personnages sont travaillés et la scénarisation a été vraiment peaufinée.
Bizarrement le seul point un peu bizarroïde de la part de Wes Anderson est que le salut vient d'une grande blonde de l'Ohio
le rendu visuel est atypique tout en puisant quantité d'inspiration. Les plus vieux penseront de Golargol (...) ou les Sentinelles de l'air. Et pourtant rien d'obsolète dans l'animation. Evidemment le choix des couleurs et l'univers pourront rebuter les fans des films d'animation made in Pixar ou Ghibli.
les thèmes abordés sont intéressants et évitent la caricature. Pour autant, le réalisateur les aborde frontalement. Pêle-mêle : la démocratie, la souffrance animale, le karma, la pollution liée à la consommation, la reconnaissance des enfants...
une fois de plus, j'aime une histoire qui ne répond pas de manière simplissime à la loi de l'emmerdement maximale avec le climax au 3/4 du film. Ici la tension est constante, on ne s'ennuie pas et les pépites visuelles / anecdotiques sont distillées tout le long de l'aventure.
le mélange des langues (avec traduction instantanée) anglais / japonais / français / langue bizarroïde (non identifiée) est également intéressant. Cela donne du relief et un côté exotique au film.
En résumé, si vous passez au delà de la culture de l'image léchée - qui peut être un réel frein pour les enfants notamment - l'œuvre est à mettre en bonne place dans les bijoux dans les films d'animation.