Une jeune femme voit mourir sous ses yeux son petit ami des suites d'une noyade, la laissant dans un profond chagrin. Vingt ans plus tard, elle s'est mariée à un riche industriel qu'elle méprise, et avec qui elle a eu un fils qui a dix-neuf ans. Or, il s'agit en fait de l'enfant qu'elle portait dans son ventre à la mort de son premier amour qu'elle n'a jamais oublié, mais elle garde ça secret à tous y compris à son mari actuel. Mais son fils ressemble beaucoup à ce garçon aimé, au point qu'elle en est vraiment amoureuse, et développe des sentiments incestueux...
Sorti en 1970, L'inceste est un film totalement méconnu, y compris de connaisseurs de l’œuvre de Romy Schneider. Il faut dire qu'elle a eu un sacré courage de jouer ce rôle qu'on pourrait voir au départ comme celui d'une mère possessive ou mère-poule vis-à-vis de ce garçon, joué par Dennis Waterman. D'ailleurs, on ne croirait pas voir au départ une mère et un fils, tant ils semblent proches au niveau physique, et j'ai appris que les deux acteurs n'ont que dix ans de différence ; à un point où je voyais plus un frère et une soeur. C'est d'ailleurs pour ça que contrairement à ce que suggère le titre français, l'inceste n'est pas montré si violemment dans l'histoire, au contraire par exemple du Souffle au coeur, sorti quelques années plus tard. L'histoire va prendre une tournure plus dramatique quand ce jeune homme va rencontrer une femme avec qui il envisage de vivre, laissant sa mère sur une scène de jalousie, et le père sur la divulgation du secret...
L'inceste proprement dit va avoir lieu sur une seule scène, mais je trouve que le réalisateur a su pallier par sa mise en scène pour montrer l'attirance de la mère pour le fils, car elle voit en lui son grand amour ; je veux parler de plans de coupe où Romy Schneider remplace furtivement Patricia Brake lors d'étreinte ou une scène au lit entre les deux jeunes amants où on comprend que le personnage joué par Dennis Waterman a une panne sexuelle car il doit penser à sa mère.
Tout cela en fait un film très curieux, osé pour l'époque quand on pense que c'est une production anglo-saxonne, et je ne peux que saluer le courage de Romy Schneider, d'une grande beauté et d'un discernement certain pour jouer quelque chose d'aussi difficile.