Unique incursion de la Hammer dans le thème des zombies qui a dû, par de nombreux aspects, inspirer Romero, L’Invasion des morts-vivants est un bon cru. Ambiance soignée, paysages évocateurs, décors méticuleux, scénario malin, le film se suit avec un réel intérêt même s’il souffre de quelques handicaps. Au-delà de certains effets un peu « cheap » (mais nous sommes en 1966 et ils sont donc tout à fait acceptables), certains personnages manquent cruellement de consistance et leurs réactions ne sont pas toujours cohérentes. Si les acteurs masculins sont plutôt très convaincants, il n’en est pas autant de certaines actrices. On regrettera aussi que la fin ne soit pas tout à fait à la hauteur d’une première heure franchement aboutie (le mystère est intrigant, mais la réalité ridicule) et que certaines questions soient laissées sans réponse.
Ces quelques réserves mises à part, on appréciera toujours autant la capacité de la firme à poser une atmosphère, à créer le mystère et à ne pas se précipiter à mettre en images les scènes supposées effrayantes et spectaculaires. C’est grâce d’ailleurs à cette démarche que ces productions conservent aujourd’hui une estimable valeur. On n’est pas dans le haut du panier de la Hammer avec ce film mais on est dans le très convenable avec, pour l’époque, des idées qui feront leur chemin auprès de tous ceux qui s’intéresseront aux morts-vivants. Et, en bonus comme toujours, une symbolique assez forte et plusieurs messages à délivrer.