Stroke on the water
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Le film est dépaysant, grâce aux plans larges de l'île écossaise où il se déroule. Ces plans larges sont sublimés par une magnifique photographie et un cadrage minutieux.
Il s'agit malheureusement de la seule caractéristique que je retiendrai du film. Le reste n'adhère pas à ces très beaux plans. En terme de mise en scène, il est dommage de constater que ces plans très épurés et évocateurs ne servent que de plans de coupe. Ils laissent ensuite place à des plans plus conventionnels. L'utilisation des champs/contre champs est exagérée et enlève de la fluidité aux dialogues. En conséquence, les autres plans plus débridés manquent de spontanéité. Par exemple, le plan circulaire, caméra posée au milieu de la table de Phil autour de laquelle plusieurs personnages sont assis, semble artificiel. Il en va de même pour la scène de sépulture où Phil et Millie sont assis face à face, de chaque côté de la salle. Cette scène est filmée en plans alternatifs entre les deux personnages, la transition assurée par un écran noir correspondant au passage des convives. L'idée a le mérite d'être intéressante mais elle perd en crédibilité en se répétant plusieurs fois. On se demande alors comment il peut y avoir autant de passage dans cette salle funéraire.
Le scénario tombe dans les mêmes écueils que la mise en scène. La plupart du temps trop simple, il est difficile d'adhérer aux quelques moments d'émotion du récit. La spécificité de cette histoire d'amour fait qu'elle s'est construire hors champ. On comprendra même que toute la nouvelle vie de Phil s'est construite hors champ au détour d'un dialogue avec son frère. Le scénario ne s'aventure pas plus vers ce passé qui lui ouvrait les bras, et ne laissera pas non plus le spectateur profiter longtemps de cette histoire d'amour. Il est bridé dans un présent dont les enjeux sont présentés en surface et ne permet pas d'envolées.
Les seules qu'il reste alors au spectateur sont ces larges plans de transition. Dommage que le reste n'adhère pas.
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Créée
le 29 mars 2022
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