Troisième et dernier volet des aventures de nos 3 héros impromptus. Toujours écrit et réalisé par Robert Lamoureux, "La 7ème compagnie au clair de lune" s’avère être l’épisode le moins bon de la trilogie. Pourtant, les rangs du casting ont été gonflés par la présence de Gérard Jugnot, celle d’André Pousse, ainsi que celle de Jean Carmet. Les gags sont pour certains un peu plus gros, et on pourrait même penser qu’ils seraient plus à leur avantage dans une pièce de théâtre, comme le coup de la chaise reculée.
Mais quel plaisir de retrouver ce trio hors du commun, ce trio qui nous a fait partager tant d’aventures aussi folles que cocasses les unes que les autres ! L’esprit bon enfant est toujours là, peut-être même un peu trop. "Hein Tassin ?" "Hein Pithivier ?" Car il faut quand même bien le reconnaître : ça tombe parfois dans une certaine puérilité, certes déjà auparavant présente, mais quelque peu démultipliée ici. "Oh ! un mulot !" par ci, des "Haaaaaaaaah" par là…
Il n’empêche qu’il reste pas mal des scènes drôles qui réussissent à compenser largement cette baisse de qualité : le quiproquo dans la cave, la scène des paniers retournés, et le summum avec les déguisements en aviateurs anglais qui inspirent encore des répliques cultes ("Tas-sine ! Do-nne ton fal-zar !" avec un pseudo accent british aussi déformé que par quelqu'un qui ne connaît pas un traître mot de la langue de Shakespeare; et ça ose dire qu'ils ne comprennent pas parce que l'accent de leur interlocuteur n'est pas bon... hilarant !).
Des scènes savoureuses avec des quiproquos utilisés à bon escient pour meubler une nouvelle réalisation moins épique et surtout moins dense. Le rythme est en deçà de ce que nous avaient offert les retrouvailles avec la 7ème compagnie, et on sent bien que des pages ont été tournées et que la franchise arrive à son terme. Si le premier épisode tendait à ridiculiser la débâcle de l’armée française, et si l’armée allemande en prenait pour son grade aussi dans le deuxième, ce coup-ci c’est la milice française aux services de la Gestapo qui est visée.
La réalisation laisse parfois à désirer, notamment celle du bateau où la séquence-clé a été montée en accéléré. Peu importe, la trilogie est restée dans toutes les mémoires et va y rester encore pour un bout de temps.
Flanqué de ses deux hommes pour des vacances bien méritées et qui ne seront pas de tout repos, Pierre Mondy est encore une fois excellent avec ses mimiques dont lui seul a le secret. Deux ans après avoir retrouvé la 7ème compagnie, le spectateur n’a pas de mal à se remettre dans le bain, grâce au rappel des folles aventures fait par l’intermédiaire de rapides extraits venus constituer le générique de début, porté par le sempiternel thème musical que tout le monde connait.
Au final, on ne peut critiquer cette trilogie : on ne peut que louer l’adéquation qu’il y a eu dans le trinôme constitué par les acteurs/personnages/dialogues. Et en prime, nous, les spectateurs, repartons avec des répliques cultes sous le bras et le sourire aux lèvres. Que demander de plus ?