Qui aurait peur d'un matelas qui marche?
On ne va une nouvelle fois pas trop retenir le scénario de cette histoire, qui ressemble pourtant à quelque chose de bien plus cinématographique que d'autres courts-métrages de Méliès.
Cette fois, on va avoir des plans dans différents lieux, ce qui permet de donner à ce petit court-métrage un semblant de rythme. On notera aussi l'apparition d'un carton. Dans l'histoire elle-même on pourrait presque penser se rapprocher de ce que feront un petit peu plus tard des Charlie Chaplin et Buster Keaton. Sur ce sujet, j'ai été plutôt agréablement surpris par le travail réalisé par Méliès, fort proche de quelque chose de purement cinématographique.
Personnellement, un peu de mal à accrocher au gag proposé par Méliès. Un homme saoul décide de rentrer dans un matelas qu'une cardeuse rembourre en pleine rue, comme ça se faisait à au début du vingtième siècle. Quand la couture est refermée, notre homme se met à marcher et tout le monde prend peur de ce matelas, comme s'il prenait vie... Hors, honnêtement, avec les jambes du bonhomme qui dépasse, c'est impossible de croire qu'on puisse avoir peur de cela. Sur le point de départ, difficile d'adhérer à ce qui est proposé. Pour le reste, la bagarre qui s'ensuit avec le policier ou l'image elle-même de l'alcoolique, très clichée et très second degré, sont très réussies.
Dommage donc ce point de départ un peu naïf car ça aurait pu offrir un meilleur court-métrage.