J'y ai été un peu au hasard, un truc avec un titre comme ça, produit par les mutins de Pangée ne pouvait être complètement mauvais. Je n'en attendais rien de spécial.
J'étais bien dedans jusqu'au dénouement final, au bout d'une demi-heure je crois, peut-être trois quarts d'heure :
ce ne sont pas eux qui ont fait le coup, c'est un handicapé mental qui voulait tuer Nicolas Sarkozy, sa famille et des représentants de l'état. Des moyens considérables avaient été engagés pour l'attraper.
C'était un handicapé. Seul. Les chances pour qu'il fasse du mal à quelqu'un étaient nulles.
Mais l'état a mis ses meilleurs hommes sur le coup, des moyens faramineux. Ça fait vraiment réfléchir.
J'étais vraiment impressionné par les moyens mis en oeuvre par les pouvoirs public, peut-être qu'en ce moment même ils lisent les critiques sur ce film, alors, coucou les gars, vous ne faites vraiment pas un métier facile.
Après, l'équipe du film revient à intervalles réguliers au village filmer l'évolution de la fameuse cellule terroriste et de son "chef", le buraliste, un ancien parachutiste, Pierre Blondeau, qui écrit effectivement aux élus mais nommément. Sa rencontre avec les prétendus terroristes de Tarnac, toujours en litige avec la justice à l'époque, il explique sa haine farouche contre les éoliennes et contre le maire PS, qu'est-ce qu'il prend ce maire ! Il a vraiment dû regretter de l'avoir amené dans ce village et de l'avoir aidé à s'installer. Il raconte que si il lui en veut tant c'est parce qu'il n'a pas respecté le tri des déchets dans une décharge sur la commune.
Et oui, il est comme ça Pierre Blondeau, y a un truc qui va pas, il déboule et fait un scandale. Il fait pareil avec le sous-préfet, le préfet, pour une histoire de bois coupé et arrosé de pesticide un peu à l'arrache. Pareil avec EDF Energies Nouvelles, chargé d'installer les éoliennes en Hérault, il déboule avec ses potes dans les locaux pour faire entendre ses arguments au responsable, Mr Rodriguez.
Là, les éoliennes, je me suis dit "d'accord, il est contre parce que ce sont des grands groupes qui les installe".
Mais comment veut-il produire de l'électricité, alors, si il est contre les éoliennes. Le nucléaire ? La minihydraulique ? Avec quels moyens ? Que propose-t-il ?
Il répète tout le temps, "vive la sociale !". Mais qu'est-ce que ça veut dire ? La république sociale ? Mélenchon ne veut même pas de lui dans son mouvement, la france insoumise, et on comprend pourquoi.
Sa situation est de plus en plus inquiétante jusqu'à la fin du film, où poussé par ses amis il va jusqu'à se présenter aux municipales du village. Et il fait un score ridicule. Pourquoi, avec de si nobles idéaux ? Parce qu'il est guidé par sa haine du maire et de toute l'équipe qui dirige la municipalité depuis vingt ans. Parce qu'elle ne fait pas exactement comme, lui, estime qu'il faut faire.
Le filmer en Don Quichotte face aux éoliennes à la fin, moui, pourquoi pas, mais on est quelque part entre le sublime et le pathétique. J'étais gêné.
C'est un film bien fait, drôle, des personnages hauts en couleur, qui pose question sur l'engagement politique. Jusqu'où doit-on aller ? Comment vivre en meilleure harmonie avec la société sans sacrifier ses idéaux.