Osé, jouissant d'une certaine liberté, émaillé de quelques scènes drôles, de moments de mélancolie et surtout d'enchaînement plus ou moins fortuits d'événements, La Constante prend le parti de raconter pour le plaisir de raconter, sans vraiment approfondir le sujet, si ce n'est une variation sur le hasard, la probabilité et la constance.
Quelques plans, fruit d'une recherche esthétique demeurent: la mère de Witold (Tadeusz Bradecki ), Zofia, attendant son fils à la fenêtre quand celui-ci revient d'un voyage en Inde; la femme brûlée au bord du Gange selon les rites locaux; le père, ancien alpiniste, mort pendant une ascension fatale, accroché à une corde; les plans en hauteur des montagnes enneigées, montrant une nature sauvage et impitoyable.
Cependant, si toutes ces images ainsi énoncées semblent former un montage s'enchaînant avec une certaine logique, le résultat n'est pas toujours le même dans La Constante. En effet, le louable dessein de lier forme et fond en mariant le thème de la liberté d'action du protagoniste/ absence (ou presque) de déterminisme avec une narration au discours trop libre donne lieu à un ensemble manquant de cohérence et très superficiel tant la profondeur psychologique des personnages est délaissée, ainsi que le développement des espaces et du temps.
Par conséquent, le spectateur se retrouve baladé de scènes en scènes, dans le plaisir pur du mouvement, sans vraiment recevoir d'explications et en se voyant réduit à faire des suppositions en fonction de la probabilité des chances qu'un événement se réalise ou non. Un exercice assez redondant, lassant et infertile que la volonté honnête de rafraîchir le cinéma et l'art du récit ne parvient hélas pas à justifier.