Dans la catégorie "films qui n'ont pas fait de vagues mais qui méritent le détour"
Dans les années 70, retour sur la French Connection, réseau français tenu par Gaëtan Zampa (Gilles Lelouche) exportateur d'héroïne vers les Etats-unis. L'écran s'allume, et déjà, la tonalité est donnée : le souffle est coupé par le rythme effréné des balles qui sifflent aux oreilles. La French, c'est le récit oppressant d'un combat mortel contre le trafic de drogue, c'est la réalité inhumaine qui prend Marseille comme théâtre : gagner un pactole de fric ou sauver sa peau? Et rien ne dit que celui qui choisira la deuxième option ne finira pas baignant dans son sang au Bar du Téléphone.
Le réalisateur (Cédric Jimenez) se donne donc pour objectif de relater l'un des événements qui a le plus marqué sa ville natale, rendant hommage au juge Michel (Jean Dujardin, dont le jeu est épatant), homme de loi ayant donné corps et âme pour défendre une cause qui semblait perdu d'avance. Et pourtant, le duel indirect entre les deux protagonistes vacille d'un côté sur l'autre sur une bande son irréprochable. D'un côté, si le juge Michel se bat pour démanteler le groupe, on assiste à la chute du personnage qui se met à fumer clope sur clope, sacrifie sa famille et n'hésite pas à détourner la loi pour arriver à ses fins. De l'autre, on devine, sous la soif pécuniaire de Zampa, un homme altruiste et d'une générosité débordante pour sa famille et ses proches. Deux personnages d'un richesse rare qui montrent que le but de l'oeuvre n'est pas tant de dénoncer la French Connection mais plutôt de révéler la complexité à défaire les noeuds, l'impossibilité de se sortir de cet enchevêtrement sans y laisser un bras au passage
Et vous, jusqu'où pourriez-vous aller au nom de la justice?