Gravir les étages du pouvoir, s’y piéger, mais face au miroir brisé, devenir un homme bien. Du rire aux larmes, trouver la clef de l’amour. C’est une comédie savoureuse et douce-amère qui mêle autant la légèreté que la mélancolie, la critique sociale du « rêve américain » que le drame. Il est question d’arrivisme, de cynisme mais aussi de solitude des grandes villes, que ce soit celle de ces opens spaces où l’on ne se parle pas que dans celle d’un appartement, l’aliénation au travail avec des rapports humains faussés par l’ambition et l’envie de pouvoir, la place des femmes qui sont exploitées puisque le sexe est la clé de la réussite. C’est l’histoire d’un homme qui se laisse prendre aux mirages de cette illusion de pouvoir, qui en perd presque son âme avant de devenir un homme « bien », un « Mensch » comme il est dit dans le film, et d’éprouver un amour sincère. Jack Lemmon a un rôle émouvant dans toutes les facettes de son personnage auprès d’une Shirley Mc Laine, fragile, séduisante et attendrissante. Le film fourmille d’allusions de faux-semblants, de quiproquos et les dialogues des scènes sont subtils et aussi drôles que profonds. Le suspense est présent quant à cette histoire d’amour contrarié.