Bernard Lecoq joue un jeune homme qui vit sur le dos de ses parents, et à l'instar de Mai 1968 où soufflait le vent de la liberté, lui aussi va être sans attaches. Dans ses rapports avec les femmes, la distance avec ses parents, jusqu'à avoir l'idée saugrenue de partir dans le Périgord avec une relation pour vivre là aussi comme il l'entend.
Édouard Molinaro considérait La liberté en croupe comme un de ses projets personnels et, à l'instar de Mon oncle Benjamin, son film précédent, il forme un diptyque sur l'amour libre, alors très en vogue au moment de Mai 1968. Après, les intentions sont là, mais je trouve ça terriblement vieillot, y compris lors des scènes dans le Périgord où Bernard Lecoq et Juliette Villard se roulent par terre de bonheur au milieu des herbes, où là ça frise même le ridicule. Mais Lecoq n'est pas le seul à vivre un amour libre, car cela va affecter dans un sens ses parents, en particulier son père joué par Michel Serrault, qui va avoir une liaison avec une des compagnes de son fils, incarnée par Marion Game. On y retrouve aussi Jean Rochefort en admirateur (amoureux ?) éperdu du jeune homme qui lui va vivre avec sa mère. Et sans que ça ne dérange vraiment personne d'ailleurs...
Autant dire que si, de manière formelle, La liberté en croupe ne m'a pas séduit, les thèmes abordés, en particulier l'amour libre et donc le libertinage, sont finalement dans l'air de temps de l'époque, et le film doit donc être pris comme un témoignage de son époque.