Faisant écho à la crise sociale et économique actuelle, La loi du marché suit le parcours chaotique d'un homme, Thierry, cherchant désespérément à retrouver un emploi afin de subvenir aux besoins de sa famille et à éponger ses dettes. En cela, La loi du marché représente un miroir non déformant de la réalité du travail en France.
A travers cette réalité que beaucoup de concitoyens côtoient, Stéphane Brizé souhaite avant tout coller à un hyperréalisme, sans aucune fioriture. Sa caméra se fait discrète et tente de nous dévoiler des instants et moments criants de vérité quant aux malheurs et aux galères qu'endurent le personnage principal, incarné par un Vincent Lindon impressionnant de justesse et de retenue. Les dialogues sont hachés, les silences longs et souvent gênants, les personnages cherchent leurs mots face à une situation personnelle qui ne cesse de se dégrader... tout cela concourt à créer une aura d'authenticité rare autour de ce film qui, sans omettre toute la dureté du chômage et du monde du travail dans un contexte économique difficile, ne tombe pas dans une surenchère dramatique. Au contraire, le film tient à conserver une certaine pudeur dans le traitement des personnages. Néanmoins, ce parti pris global de mise en scène (caméra en arrière-plan, musique relativement absente) contribue à rendre le film parfois glaçant et froid. Certains pourront par conséquent en être déroutés et moins réceptifs.