La Fay du logis
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Alors que nous sommes au début des années 1950, Robert Wise continue de tourner des films à un rythme assez élevé, allant jusqu'à trois longs-métrages la même année, et c'est en 1951 qu'il accepte d'adapter The House on Telegraph Hill.
Il met ici en scène l'arrivée sur le territoire américain d'une jeune polonaise qui prend le nom, et l'identité, d'une amie morte en détention, découvrant alors un fils, un héritage puis par la suite un mari. Le futur metteur en scène de La Maison du Diable rentre assez vite dans le vif du sujet puis, peu à peu, délaisse le côté "usurpation d'identité" puis mélodrame pour pleinement rentrer dans le thriller et le suspense, se rapprochant alors de quelques influences hitchcockiennes (Soupçons surtout mais aussi Rebecca) et du film noir en général.
Si le film se révèle plutôt plaisant à suivre, il souffre tout de même de quelques défauts assez préjudiciables, notamment une ambiance souvent absente et donc une dimension sombre qui ne l'est pas non plus. Ce qui est dommage car avec un tel sujet et point de départ, il y avait vraiment moyen de faire mieux. Il peine à vraiment faire ressentir l'étau qui se resserre autour de son héroïne, mais aussi les liens de plus en plus distants et suspicieux entre les personnages, qui bénéficient par ailleurs d'un casting songeur, qui, sans être mauvais, n'est pas forcément à la hauteur de la profondeur et présence voulue par ce genre de rôles (excepté Valentina Cortese, qui elle, se montre impeccable).
L'oeuvre est surtout sauvée par un Robert Wise efficace et montrant un vrai savoir-faire. La tension est présente dans les moments-clés, il arrive à rendre les personnages intéressants et fait preuve d'un souci du détail qui est franchement le bienvenu. Il ne laisse que peu de choses au hasard, maîtrise bien la photographie classieuse en noir et blanc et se rapprochant d'un style expressionniste. Le final est plutôt bien fait, mémorable et bien amené malgré un léger manque d'ambiguïté sur l'ensemble du récit. Pour l'anecdote, c'est suite à ce film que Valentina Cortese et Richard Basehart, les deux acteurs principaux, se sont mariés.
Si The House on Telegraph Hill bénéficie de tout le savoir-faire de Robert Wise, il n'en reste pas moins une oeuvre noire plutôt anecdotique, pas désagréable mais jamais à la hauteur du projet de base. Un bon Wise, mais en mode mineur.
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Créée
le 26 avr. 2019
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