Une expérience de parc d'attraction

"La Malédiction du Queen Mary" débute dans un cadre intéressant : un paquebot de croisière en 1938, lors d’une nuit d’Halloween, un contexte propice à une atmosphère singulière et angoissante. L’introduction met en scène une famille d’artistes escrocs, déguisée pour l’occasion, un choix narratif qui confère d’emblée une touche d’originalité et de mystère. L’événement déclencheur – un massacre brutal apparemment perpétré par le père – s’avère particulièrement efficace pour capter l’attention du spectateur et instaurer un suspense immédiat.

Toutefois, l’enthousiasme suscité par cette ouverture retombe rapidement lorsque le film abandonne en grande partie cette époque et ces personnages au profit d’un récit se déroulant à une période contemporaine. Malheureusement, les protagonistes de cette seconde temporalité s’avèrent nettement moins intéressants.

Si l’atmosphère horrifique est globalement réussie et que la mise en scène propose quelques plans marquants, la narration, elle, sombre dans le chaos. Le découpage maladroit et la structure désordonnée rendent le récit confus, au point qu’il devient frustrant de suivre l’histoire. Certaines scènes semblent dépourvues de logique, et l’ensemble donne une impression de désordre inutile. On en vient à se poser une question évidente : pourquoi ne pas avoir centré tout le film sur 1938, plutôt que de s’éparpiller ainsi ?

Malgré tout, La Malédiction du Queen Mary n’est pas un ratage complet. On finit par saisir les grandes lignes du récit, et certains éléments – notamment le gore et la tension – fonctionnent plutôt bien. Mais, malgré quelques qualités esthétiques et une atmosphère qui parvient ponctuellement à fonctionner, l’ensemble demeure une expérience inégale qui vise plus à nous offrir une expérience sensorielle digne du Manoir Hanté de Disneyland plutôt qu'à nous proposer une véritable intrigue.