La Malédiction bénite
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N’ayant pas grand chose à faire du film original de Richard Donner (musique à part), l’idée de ce préquel n’avait pour moi pas grand intérêt. Mais au vu des éloges faites par les critiques des déviants de chez Discordia qui le placent au sommet du cru horrifique 2024, il fallait bien que je jette un œil. D’autant plus que leur recommandation de Immaculate avait fait mouche chez moi, et que les deux films jouent clairement dans la même cours, celle de la nunsploitation, allant même jusqu’à avoir une histoire quasi-identique.
Mais là où l'œuvre menée par Sydney Sweeney portait une sauvagerie cathartique, j’ai bien du mal à reconnaître la même chose à The First Omen. Dans cette même charge anticléricale par le biais de la vulnérabilité d’un corps féminin à qui l’on désire ôter le choix de son usage, d’en faire ce qu’elle veut, on retrouve les forces du métrage. Ancré dans une actualité en régression sociale, la thématique a sa place, et la scène d’accouchement monstrueux montrée frontalement aura bien l’efficacité voulue quand il s’agira de rappeler que forcer une grossesse à bout lorsque son produit est non désiré relève du pur cauchemar, et peut avoir de graves conséquences sur la mère comme sur l’enfant. L'homme, dans sa propension à vouloir dominer, fait de la femme son instrument de pouvoir. Un atout thématique pour le film donc, que le hasard des calendriers met en résonnance avec Immaculate sans que cela ne lui soit préjudiciable. Par ailleurs, il tire aussi son épingle du jeu par sa photographie léchée et l’interprétation de Nell Tiger Free qui servent un travail d’ambiance remarquable.
Mais c’est malheureusement le script qui pêche. Entre une narration aux beats bien connus, et deux jumpscares putassiers (bien que parfaitement amenés par la mise en scène), c’est surtout ce refus du désespoir profond que le statut de préquel devrait logiquement imposer qui fait tâche. Comme si le film se mettait un garde-fou contre une radicalité trop excessive (alors qu’il y avait encore de la marge). Alors on suit l’intrigue sans jamais être surpris, mais en appréciant tout de même les jolies tentatives qui parsèment l’ensemble.
Si The First Omen n’est pas mémorable, il est surtout un galop d’essai pour la réalisatrice Arkasha Stevenson qui laisse présager un potentiel pour la suite de sa carrière. Un film qui essaye mais peine, ce qui est déjà plus que le tout venant Blumhouse qui ne tente rien.
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Créée
le 29 janv. 2025
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