Le XVIIIème siècle dans l'espace
La planète au trésor, un nouvel univers, est l'adaptation, comme toujours chez Disney, d'une œuvre préexistante, ici L'île au trésor de Robert Louis Stevenson. Pour la première fois depuis longtemps, ce long métrage de Disney parvient à atteindre l'enchantement tout en étant, plus que jamais, un vrai Disney adressé à la jeunesse.
L'enchantement, c'est la réappropriation de l'idée du nouveau continent, celui de l'aventure. Ici, ce n'est pas l'Amérique la nouvelle terre, mais les planètes. Et l'océan, l'univers. Visuellement, alors, nous sommes conquis, excités même : voir ce bâtiment dresser ses voiles solaires amarré à une base spatiale en forme de lune partir dans des décors magnifiques, traversant les nébuleuses, se laisser noyer à traverser un ban de gigantesques créatures spatiales... ou affrontant des tempêtes de feu.
Quoi de mieux, alors, de transposer tout cet univers marin typique du XVIIIème siècle (architecture, organisation de l'univers, vêtements) pour le laisser s'envoler dans ce nouvel inconnu? En augmentant son échelle, La planète au trésor renoue avec la grande aventure digne de pirates, pour un univers visuel vraiment original. Ce mélange de genre réussi constitue sa première qualité.
Et puis, Disney oblige, si le film est parfaitement calibré pour contenter parents et bambins, une fois n'est pas coutume, l'intrigue se permet quelques libertés. Tout d'abord, un adolescent sans père, grandissant seul avec sa mère rappelle les familles monoparentales, puis le méchant de l'histoire, habituellement méchant sans raison, est ici soigné, avec une psychologie plus complexe, montré avec ses forces et ses faiblesses. Il s'allie avec le héros, le trouve sympathique et on soufrerait presque avec lui de le voir obligé de le trahir pour parvenir à son objectif, avant de se repentir. L'ambiguïté de ce personnage est vraiment plaisant à regarder dans un Disney, généralement enclin au manichéisme primaire.
Pour terminer cette critique dithyrambique, rappelons aussi que le film est moins "plan-plan" qu'habituellement et propose des scènes d'actions et de suspense vraiment réussies, notamment avec l'Hoverboard, tout droit sorti de Retour vers le futur 2 ou du jeu vidéo Airblade et qui parlera sans doute bien à la jeunesse familière du skate.
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