4eme film de Douglas Sirk vu à la cinémathèque, je crois qu'il s'agit d'une rareté étant donné le peu de notes qu'il a sur senscritique. Pour être honnête dès le départ j'ai eu mal au crâne tout le film, donc il est possible que ça ait joué sur mon apréciation (même si j'ai des problèmes assez objectif vis à vis du film).


Comme d'habitude chez Sirk on a des décors travaillés, ici un monastère assez monumental, une bonne gestion de la lumière avec des jeux d'ombres dans le noir et blanc et des cadres jamais trop mal composé.


Seulement à l'inverse des grands mélodrames colorés que j'ai vu, celui-çi n'est jamais entraînant, on a affaire à une histoire voulant réfléchir sur la foi en dieux, les miracles, l'opposition scientifiques/religieux où on suit les choses de manières flotantes en passant d'un personnage peu mémorable à l'autre, en enchaînant des scènes de dialogues un peu plates, un peu trop surjoué qui n'arrive jamais à être tragique puisque les motivations de celui qui faute dans le film son complétement pété. On a des scènes qui se répète et le film semble ne jamais véritablement avancé.


Il y a aussi un problème vis à vis de la mise en scène qui est inexistante parfois puisque le film passe son temps à nous montrer un joli décor bien cadré puis via un fondu enchaîné on se retrouve dans un intérieur pas ouf où des personnages vous échangez dans un enchaînement de gros plan sans trop de saveur. On a aussi un personnage d'handicapée dépressive dont la détresse ne parvient jamais au spectateur par la mise en scène comme c'était le cas dans le secret magnifique et qui a un jeu qui est il me semble assez risible car manquant de subtilité couplé à des dialogues de télé novela bas du front.


Dans cette Océan de misère et de tristesse surnage tout de même quelque petite chose: Un personnage comique acompagné de son chien adorable, la première scène de miracle et une mort qui est dû à quelque chose de stupide et qui concerne un personnage pour lequel je n'avais pas d'attachement émotionel mais qui était correctement mise en scène et joué juste.


Ainsi, on est face à un mélodrame techniquement acceptable mais aux enjeux qui ne tiennent pas, à la construction factice et à l'histoire peut entraînante qui suit une morale pro religieuse (ce qui n'est pas foncièrement un mal en soit) sans aucune nuance, dans un premier degré totale et un peu bête qui aurait au moins gagné à être mis en scène gracieusement, mais le film n'en ait pas capable amenant à un happy end final plus cliché tu meurs, le ridicule tue.

KumaKawai
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le 4 sept. 2022

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le 4 sept. 2022

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