Avant Shrek, il y avait...
Parce que ce film a été imaginé par un gars qui a vu la scène où la princesse Fiona castagne la bande de Robin des bois et a décidé d'en faire un film.
Sur le papier, ça a l'air pas mal : princesse disney badass, action action baston baston, sang, ça a tout d'un gros nanar assumé et pas non plus dénué de comédie.
Sauf que...
Eh beh oui, c'est un disney, alors forcément... :
"Bonjour, je suis le gentil roi du royaume gentil qui accueille toutes les cultures du monde pour montrer que je suis progressiste et que les traditions je m'en sers de PQ, mais par contre sans que ça soit expliqué je veux absolument marier ma fille au premier connard venu pour renforcer les liens inter-royaumes."
"Bonjour, c'est moi le premier connard susnommé, et je suis méchant parce que mon armée est exclusivement composée d'hommes blancs beaufs, transpirants et machos (la quarantaine, ce fléau) en armure noire, et au cas où ce serait pas clair que je suis le méchant, j'annonce très clairement qu'ouvrir le royaume à toutes les cultures c'est une idée de merde."
"Bonjour, je suis la princesse et héroïne du film, et vu que le film est néo-féministe (au cas où vous l'auriez pas compris) je suis plus trempée dans l'escrime que dans la politique, alors je tue l'envahisseur, sauf le soldat bedonnant parce que j'ai pas envie qu'on pense que je sois grossophobe."
"Bonjour, je suis random perso asiatique n°23, je fais du kung-fu, je manie le Jian comme personne et j'ai les pouvoirs mystiques de l'Asie puisque je transforme une pâte prise au hasard en un remède miracle pour les coups d'épées."
"Bonjour, je suis le soldat bedonnant, je fais rire parce que je suis bedonnant."
"Bonjour, je suis Olga Kurylenko et je me bats avec un fouet parce que... heu..."
Bref, vous l'aurez compris, La Princesse part d'une bonne idée (pour une fois que c'est pas un remake) pour aurait pu devenir excellente si elle avait été traitée avec plus de légèreté, mais qui prend (évidemment) la même direction que les autres films qui se veulent "féministe" et se noie finalement dans sa propre insubtilité (néologisme, attention).
Oui le film, j'ai compris que ce que tu voulais nous dire c'est que les femmes aussi peuvent être badass et défoncer tout le monde à grands coups d'épée (pour ta gouverne, les chevaleresses ça existait, Mathilde de Toscane pour ne citer qu'elle), mais t'es pas non plus obligé de le faire en rabaissant les hommes au passage (à peu près 70% des soldats ennemis se prennent des coups dans les roustons, c'est vous dire).
Pourtant t'étais bien parti, tes personnages sont caricaturaux et ton scénario est vu et revu mais tient la route, tu pouvais très bien partir dans un film bas du front et nanardesque, c'est pas pour autant qu'on allait pas te prendre au sérieux.
Se mettre en avant en rabaissant les autres, c'est pas ça le féminisme et la lutte pour l'égalité. "Si les autres essayent de vous tirer vers le bas, ça prouve bien que vous êtes au-dessus d'eux", on croirait pas mais ça a du sens.
Alors arrêtez de faire toujours la même chose, arrêtez de gâcher vos bonnes idées avec des attitudes destructrices. Vous valez mieux que ça, c'est certain.
Mais vous avez pas besoin de le crier, juste de le montrer.