La taupe fait partie des meilleurs films d’espionnage des années 2010 qu’il m’ait été donné de voir, excellente adaptation du roman éponyme de John le Carré.
Le film se déroule en pleine guerre froide et fait intervenir les services secrets britanniques et les services secrets soviétiques. Un des premiers aspects du film, qui m’a tout de suit beaucoup plu, est la tension qui règne sur chacun des protagonistes : une seule erreur peut faire échouer une mission ; ce qui coûte leur place aux dirigeants des services secrets. C’est le cas de Control, chef du MI6 interprété par John Hurt, contraint de démissionner comme son bras droit George Smiley, brillamment interprété par Gary Oldman. George Smiley est un personnage dont au premier abord on ne se méfie pas du tout, qui n’a rien d’impressionnant, mais qui est d’une intelligence vive et redoutable. La tension de cette profession et de ce contexte géopolitique se ressent dans l’intuition de George, intuition qui a vite tendance à se transformer en paranoïa.
Une autre force du film vient de la manière dont les choses sont sous-entendues, notamment la personnalité et la dangerosité de Karla, l’homologue soviétique de George Smiley. On sent sa présence à travers tout le film, les conséquences de ses actes, l’inquiétude qu’il installe au sein des services britanniques et surtout la rivalité qu’il installe entre les plus hauts membres du MI6.
Tous les acteurs sont très justes, j’ai pris un immense plaisir à découvrir cette histoire, les liens des personnages entre eux mais surtout la personnalité de Smiley. Bien qu’anti James Bond, on sent que Smiley se considère comme un être pathétique mais en même temps, on comprend que Smiley sait qu’il est le plus intelligent et qu’il gagnera à tous les coups.