La Vengeance
2.9
La Vengeance

Film DTV (direct-to-video) de Stevens Simon et Morsay (Mohammed Mehadji) (2012)

Bon bah écoute... C'est vraiment génial, j'pensais écrire une critique en faisant plein de fautes d'orthographes et en utilisant une syntaxe de patate histoire de me foutre de leurs gueules, mais si je le fais j'pense que je vais dégueuler puisque je viens de finir le film et que je suis au bord de l'overdose... Y'a des fautes d'orthographes jusque dans les sous-titres (alors j'en ai surement manqué puisque les sous-titres sont blancs et placés dans des plans tout blancs eux aussi tellement ils sont surexposés.
Mais t'inquiète pas pour çà bonhomme ! Puisque pour bien aller avec ces plans foireux, la prise de son est elle aussi foireuse, on bite pas un quart des dialogues par moments, mais bon on se doute que çà parle de "chatte à sa mère la pute pays de racistes" donc c'est pas gênant.
Sinon y'a des idées, des idées repiquées dans La Haine notamment, comme par exemple l'heure qui s'affiche, sauf que contrairement à La Haine dont l'histoire se passe sur 24h et dont le principe d'affichage de l'heure est pas con, bah là c'est tout le contraire, c'est complétement con, le film se passe sur plusieurs jours (enfin, en partant du principe que Morsay possède la même unité de temps que nous hin, mais on peut aussi partir du principe que dans le cerveau de Morsay il y a deux fois la même heure dans une seule journée), donc on se tape l'affichage de l'heure pour une raison qu'on ignorera toujours.
Edit : Effectivement dans le film : carton "24h plus tard" suivi de "çà fait 48h que vous foutez le bordel dans les cellules"
Donc il est fort possible qu'une journée normale pour nous fasse 48h pour Morsay

Le film nous gratifie aussi des pensées philosophiques de Morsay, de son point de vue sur la société, le pays, le monde, parfois y'a un truc qui s'affiche à l'écran (ce qui nous change de l'heure) du genre "merci à la justice qui sanctionne les racistes" surement pour appuyer le fait qu'un flic raciste est viré de la police dans le film, ensuite y'a un "liberté égalité fraternité" qui apparait mais çà on sait pas pourquoi sauf peut-être pour montrer que le film se passe en France (Remarque quand Morsay parle c'est utile de le préciser parce qu'après un monologue de 5 minutes de ce mec tu sais plus où t'es, finalement c'est pas con çà). Bon j'me fous de sa gueule mais Morsay est quand même révolutionnaire dans ses idées, il le dit lui-même "Je vends des stupéfiants, pas de la cocaïne"... Crois moi bonhomme, c'est pas tout le monde qui pense comme çà.
Mais La Vengeance c'est aussi une galerie de personnages forts et complexes : Les skinheads racistes qui boivent de la bière sont magnifiques, (un truc de blanc selon Morsay qui lui boit pas d'alcool, putain et heureusement, sinon je serais encore en train de mater le film là), ils pogotent sur du Skrillex, ce qui les rend tout de suite vachement crédibles, et font des signes nazis (enfin plus un mélange de signes en fait, c'est pour çà qu'ils sont complexes).
Un petit mot sur le montage son vraiment audacieux, notamment ce moment où le monteur a semble t-il découvert le principe du stéréo au détour d'un plan flou en le détournant pour mettre sur une piste le son diégétique et sur l'autre la musique de merde, effet garanti.
Ah oui j'ai oublié de parler de la musique de merde, eh bah je peux vous assurer qu'on est content que les skinheads écoutent Skrillex ou The Cure (et pourtant j'aime pas The Cure) parce que le rap mongoloïde de Morsay et Zehef est omniprésent et quand t'entends Morsay "raper" comme une merde n'importe comment par dessus un dialogue du même Morsay qui parle en faisant du Morsay je te promets qu'il faut s'accrocher.
Enfin, un film de rappeur ne serait pas un vrai film de rappeur sans ego-trip, et ici c'est pas un ego-trip de baltringue qu'on nous propose, mais un ego-trip de gamin de 5 ans, on voit par exemple les skinheads expliquer à leur chef que Morsay est trop fort et trop rapide, puis on le voit échapper à deux policiers en sautant un muret, et sauter 6 marches d'escalier sous le regard impressionné des témoins qui sont hallucinés par la rapidité et la puissance féline de Morsay.

Mais vous inquiétez pas, avec autant de noirceur et de violence, le film propose aussi des moments humoristiques, comme la tête de Zehef sans barbe (AH AH AH putain de merde j'en ris encore).

Vivement les Césars.
GuillermoDelPuerco
1

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le 26 févr. 2012

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