Dans Lady Bird, le nouveau film de Greta Gerwig, nous suivons Catherine « Lady Bird » dans un voyage émotionnel typique du « coming of age » américain. Le film est évidemment « indie », autrement dit : bas budget et indépendant, ce qui semble être la marque de fabrique de A24.
Bien que le genre « indie » acquiert une nouvelle popularité à contre-pied des blockbusters et de la production de masse Hollywoodienne, le genre divise déjà les opinions souvent étant jugé comme surcote et comme un effet de mode tout simplement. En effet, il faut reconnaître que le genre aura parfois été à l’origine de quelques films plutôt médiocres. Je pense notamment à « La face cachée de Margot » une adaptation sans gout du roman du même nom de John Green, le film connaîtra malgré tout un franc succès grâce à la popularité de l’auteur et bien sûr du casting (Cara Delevingne). On aura également pu voir de véritables chefs d’œuvres tel que « The place beyond the pines » par Derek Cianfrance.
Donc pour ce qui est de « Lady Bird », je le placerais entre « The place beyond the pines » et « La face cachée de Margot » (oui je ferais peut-être des mécontents avec cette comparaison mais bon). Les trois films sont des petits drames, les histoires ont un impact réduit et ne concernent qu’un petit groupe de personnes. C’est d’ailleurs un point commun avec la plupart des films « indie ».
Le film se déroule presque entièrement à Sacramento, nous suivons Catherine et sa famille à travers une petite crise familiale : Catherine déteste Sacramento, et son père vient de perdre son travail. Le problème apparaît rapidement dans l’histoire, la famille de Catherine manque d’argent qu’elle puisse s’échapper de la Californie et aller étudier à New-York. Il y’a également le problème posé par sa mère, elle ne veut pas que sa fille quitte l’état, enfin bref.
La première question qui me vient à l’esprit en regardant le film est : comment en faire tout un film ? Sachant que le père, « l’ange gardien » de sa fille va faire des papiers pour débloquer des aides financières dans le dos de sa femme. C’est ici que je vais faire encore une comparaison (la dernière, promis.) Le film commence un peu à ressembler à « THE END OF THE F***ING WORLD”, on pourra constater que Jessica Barden ressemble comiquement à Saoirse Ronan parce que leurs personnages sont un peu similaires aussi. Revenons à nos moutons, Lady Bird entre dans cette catégorie de films ou le scénario devient un peu organique, c’est-à-dire qu’il ne suit plus la logique mesurée et stricte des films conventionnels.
Catherine traverse des évènements assez aléatoires et qui n’ajoutent ni à l’histoire ni même au personnage. Le spectateur se retrouve à regarder la vie de « Lady Bird » plutôt que l’histoire de sa vie, la différence est moins subtile que certains pourraient croire. TEOTFW suit cette même logique, l’histoire progresse dans le temps mais pas forcément pour les personnages. Alyssa et James s’engage dans leur petite aventure qui prend des tournures presque horrifiques et de ce point là progresse vers une fin presque inévitable. De la même manière « Lady Bird » progresse dans l’histoire vers une fin assez prévisible. Certes, nous voyons la protagoniste traverser divers évènements de sa vie mais aucun ne surprend vraiment, à part peut-être son copain qui la trompe avec un autre gars. Tous les personnages sont d’ailleurs un peu prévisibles et manquent de profondeur ce qui est une des choses que je reproche au film.
Après ce paragraphe vous êtes surement en train de vous dire qu’un 7 est trop généreux pour ma description. Mais je ne vous ait pas donné le second point en commun avec TEOTFW. Les deux histoires sont mues par un esprit d’aventure. Personnellement, je me suis laissé entraîner par le fil de l’histoire, on ne se pose pas trop de questions. Le film peint une espèce de fresque de cette communauté de Sacramento et il s’en dégage une certaine beauté et inévitablement des émotions. Le film comprend également un humour un peu noir qui déborde sur le montage, c’est comme si le film lui même était conscient de son humour. Finalement, le film reflète la protagoniste, (je n’en dirais pas trop) et on peut dire que c’est un personnage plutôt attachant.
7/10