Les films de Jason Reitman m'attirent souvent. Le propos m'intrigue régulièrement, et même si le résultat est parfois bancal, j'avoue être dans l'ensemble satisfait. Malgré une chanson qui vient gâcher la bande-annonce, je me dis que Last Days Of Summer a tout pour me plaire. Deux acteurs que j'apprécie énormément depuis une quinzaine d'années, une intrigue qui m'intéresse, et des jolis plans bien propres comme il faut.
Et ça commence plutôt bien, puisque je m'accommode souvent de la voix off pour introduire une histoire. L'arrivée de Josh Brolin manque de génie de sa réalisation, mais point n'est besoin de crier au scandale au premier manque de jugeote d'un réalisateur. On suit nos personnages pendant les trois premiers quart d'heure avec pas mal d'intérêt, même si les flashbacks de Josh Brolin semblent trop nombreux et tirés en longueur. Jason Reitman creuse ses personnages petit à petit, les relations gagnent en intensité quand arrive le drame: La Tarte Aux Pêches...décidément, Josh Brolin est bon à marier. Filmé comme une pub Bonne Maman, la tarte donne envie, mais c'est le pivot scénaristique qui, trop bien huilé, vient vous dégouliner de bons sentiments faciles pour le reste du métrage.
C'est dommage, parce que jusque là tout allait bien. Ou justement tout n'allait pas bien, Josh Brolin y allait de sa jolie sale gueule pour faire son Tough-Guy mais sympa après tout; Kate Winslet se sentait le cul entre deux chaises même si bien attachée sur l'une d'entre elle, et le môme dans tout ça...on oscille entre direction américaine parfaite et un jeune acteur qui n'a pas cerné son rôle.
Comme je le disais au dessus, le reste du film est un mélo mielleux comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Et c'est bien dommage, parce que Jason Reitman parvient tout de même à garder un minimum de sobriété lors de certaines séquences. Je ne parle pas de cette gamine insupportable, obscure créature sortie d'un curieux croisement entre Woody Allen, le professeur Xavier et un Gremlin, l'humour en moins. Mais plutôt de ces moments de tension (trop longs) qui ne s'achèvent pas avec des violons larmoyants (c'est étonnant) mais bien par une courte séquence sobre et concise, comme l'arrestation de Brolin.
Sauf que Reitman semble trouver bon d'ajouter le dernier quart d'heure, qui vient tout re-flanquer par terre, et nous oblige à nous coltiner le pire choix de casting de la planète en incluant Tobey Maguire dans un épilogue inutile et dégueulasse de mauvais dialogues...tout est bien qui fini bien pour les personnages, mais pas pour nous pauvres spectateurs qui voyons se gâcher deux belles interprétations au profit d'un énième mélo pas surprenant pour deux sous.