1ère guerre mondiale, l'Empire ottoman sur le déclin choisit de s'engager dans la guerre dans le mauvais camp celui des losers avec l'Allemagne. Après la défaite, les Alliés décident de se partager les restes de l'Empire ottoman. Ce sont les accords Sykes-Picot. Les Arabes commencent à se révolter ça et là dans l'Est de l'Empire ottoman. Les Anglais décident d'intervenir pour soutenir la révolte. Un Arabe les intéresse, le prince Fayçal. Ils envoient le jeune lieutenant Lawrence pour voir de quel bois se chauffe le prince. Lawrence finira par devenir le leader charismatique de la révolte Arabe contre les méchants Turcs.


Lawrence d'Arabie est le 13è (et l'un des derniers) film de David Lean. Sorti en 1962 il réunit un casting 4 étoiles avec Peter O'Toole dans le rôle de Lawrence, Omar Sharif dans le rôle d'Ali, Alec Guinness dans le rôle de Fayçal et Anthony Quinn (avec l'ajout d'un faux nez) dans le rôle d'Auda Abu Tayi. Eh oui ! Seul Omar Sharif est un "local". Sharif n'en était d'ailleurs pas à son premier film, loin de là. Il avait déjà une (très) longue carrière derrière lui, alors qu'il n'a que 30 ans dans le film, mais il avait joué principalement dans des films égyptiens ou arabes. C'est dans ce film qu'il va acquérir pour la première fois une notoriété à l'international qui va se confirmer et s'accroitre dans Docteur Jivago 3 ans plus tard et avec le même réalisateur.

Les autres sont grimés, mais à l'époque ça ne dérangeait personne. Il suffisait des les faire bronzer et de leur rajouter du maquillage et des turbans pour en faire des Arabes. La magie du cinéma. Notons tout de même qu'Anthony Quinn, à moitié mexicain avait l'habitude de jouer des rôles d'indiens, de méchants mexicains (logiquement) et il a même joué Attila, donc bon ... Ajoutons d'ailleurs que 2 ans plus tard l'attend l'un des rôles les plus importants de sa carrière avec Zorba le Grec. Peter O'Toole n'a quant à lui joué que dans 3 films avant, c'est donc son premier grand rôle au cinéma et c'est par ce grand rôle qu'il devient un star mondiale tout en ayant le rôle de sa vie. Il jouera ensuite dans de nombreuses autres superproductions.


En plus de ce casting énorme, gigantesque nombre de figurants pour des scènes majestueuses de processions de chameaux (à moins qu'il ne s'agisse de dromadaires ?) et de chevaux arabes dans le désert. De nombreuses prouesses techniques seront également réalisées. Notons par exemple ce moment où les très nombreux et très beaux chevaux arabes sautent du train attaqué par les rebelles en plein désert les uns après les autres pour ensuite courir vers le désert.

Les paysages sont merveilleux, les images sublimes. David Lean nous filme quelque chose, du moins dans la première partie du film de souvent contemplatif, poétique, presque métaphysique, avec un Lawrence souvent christique qui semble souvent sorti d'un épisode de Corto Maltese. Ce Lawrence nous rappelle en effet le Christ dans sa période de quarante jours dans le désert, celle où il rencontra le diable qui tenta de le tenter, en vain. Le Christ n'a qu'à bien se tenir, car Lawrence, lui, ce n'est pas quarante jours qu'il a passé dans le désert, mais beaucoup plus ! Ce Super Christ Anglais, très beau, presque homosexuel, en tout cas icône Gay se découvre lui-même dans le désert, rencontre des périodes de doute, de désespoir, il abandonne, puis revient (comme Jésus). Comme Jésus, il sera battu, humilié par les méchants (un officier turc jouant ici le rôle de Pilate).

L'Aspect politique sera bien sûr mis de côté. Je veux dire qu'il est présent, mais pour véritablement apprécier le film, il faut mettre de côté la réalité historique de l'affaire qui n'était ni plus ni moins que la manipulation des Arabes par les Anglais qui les trahirent par la suite et dont le partage des territoires dévolus jadis à l'Empire ottoman participèrent grandement à créer le chaos que nous connaissons actuellement...

Pour ce long film (3h36) qui peut se regarder en 2 fois, la fin est un peu abrupte. On regrettera un épilogue qui aurait été bienvenu. Cela reste néanmoins un très grand film qui mérite amplement son statut de classique du cinéma mondial. Un film tellement classique que de nombreuses superproductions qui suivront lui devront (presque) tout : Dune, Star Wars (où l'on retrouvera bien sûr Alec Guinness dans le rôle d'Obi Wan) etc.

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Hunkarbegendi

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