Parfum d'aventure et d'exotisme sur le pays du soleil levant
C'est en 1956 que John Huston se voit confier le projet de retracer de manière romancée la vie du diplomate Townsend Harris, qui devient le premier ambassadeur américain installé au Japon en 1856. Il se concentre sur la période où il se trouve au Japon et évoque la difficulté de s'adapter à une autre culture ainsi que les différentes rencontres qu'il fera.
Adapté de l'histoire d'Ellis St. Joseph, Huston s’intéresse uniquement à la vie de ce personnage lorsqu'il est au Japon et met en scène le choc des cultures et le début d'un rapprochement entre les deux pays. Il met en avant la façon dont cet Américain va devoir faire face à un pays fermé et vivant uniquement selon ses propres cultures et traditions. Il montre la difficulté qu'il va avoir pour créer des liens, que ce soit diplomatique ou autre avec les Japonais. Alors bien évidemment, c'est assez romancé. John Huston en fait un film d'aventures exotiques avec une romance en plein cœur de ce choc des cultures et comme l'indique le titre, c'est une romance entre un barbare et une geisha où tous deux découvrent une autre culture à travers l'autre. La romance a le mérite d'être intéressante, de faire ressortir l'émotion et la complexité des personnages et de ne pas tomber dans la niaiserie.
Si l'histoire est traitée de manière assez classique, et n'est pas exempte de quelques petites maladresses, elle a le mérite de s'inscrire dans un contexte qui lui est vraiment passionnant autour d'un japon de l'ère Édo qui vit encore avec sa propre culture et qui voit en débarquer une autre, un japon d'abord hostile vis-à-vis de cet Américain. Les péripéties sont plutôt bien trouvées et alternent scènes comiques, d'actions, plus sérieuses ou encore romantiques, le tout bien maîtrisé par John Huston.
Et puis, l'un des points forts du film, c'est sans aucun doute sa qualité visuelle. Un vrai régal pour les yeux de par la beauté des paysages et la reconstitution au millimètre près (décors, costumes...) de ce Japon. L'ensemble est en plus sublimé par une réalisation en Panavision ainsi que d'une flamboyante coloration par technicolor. John Wayne trouve un rôle assez inhabituel mais fait preuve d'une incroyable présence, s'en sort très bien et forme un couple alchimique avec la belle Eiko Ando. Dans le rôle du traducteur, Sam Jaffe est lui aussi très bon.
Si ce n'est pas forcément un film majeur et reconnu de John Huston, c'est néanmoins une oeuvre, agréable, plaisante à suivre et forte intéressante malgré ses quelques maladresses où le réalisateur américain mêle aventure, exotisme et choc des cultures, bénéficiant d'une excellente qualité visuelle et de très bonne interprétation.