Le moins qu’on puisse dire est que ce titre n’invente rien. Plus franchement même, on ne peut que constater qu’il reprend tous les codes du film de cape et d’épée de l’époque sur une trame qui relève, ni plus ni moins, que de celle de Robin des Bois. Un traître a jeté son oncle dans un cachot pour lui ravir le trône de son comté. Il se heurte finalement à la colère des paysans et d’un mystérieux chevalier noir qui a pris leur défense. Quand la fille du duc revient au château, elle devient un enjeu sentimental qui fera tomber tous les masques. Inutile de signaler qu’on devine très tôt (tout de suite ?) qui est le fameux chevalier masqué et comment le bien triomphera au terme de péripéties déjà vues.
Ce sentiment de déjà vu (trop vu) est le vrai point faible d’un ensemble qui se suit, malgré tout, très agréablement. Les acteurs sont plutôt solides, certaines péripéties bien mises en scène et le rythme plutôt trépidant (le film est plié en 1h19). Aucun personnage n’est fouillé et le scénario est cousu de fil blanc (étrange de constater que Sergio Corbucci et Piero Vivarelli sont à l’écriture, eux qui casseront les codes du western avec Django). On est vraiment dans une pure œuvre d’exploitation qui surfe sur les succès hollywoodiens sans en avoir les moyens mais en connaissant par cœur toutes les ficelles du genre.
Cette production franco-italienne n’est pas désagréable, loin de là. Elle se regarde même très facilement, d’autant plus que de nombreux combats sont plutôt bien réglés. La musique est, en revanche, envahissante et les chevauchées, souvent peu lisibles, manquent cruellement d’originalité et de tension. Le résultat n’est donc pas passionnant mais constitue un petit spectacle sympathique agréable.