Un Sam Peckinpah en mode mineur qui malgré son ton badin et délibérément anarchisant présente quelques jolies touches propre à son cinéma de grand illustrateur des figures de l’Amérique.
Le héros Peckinpien qui généralement tend à aller vers sa propre mort, sortant d’un monde dont il ne se sent plus en adéquation, les armes à la mains, ici dans d’énormes engins sur roue qui écument le macadam comme les chevaux remuent la poussière, se trouve ici dépeint de manière plus légère et souvent de manière exagérément picaresque et outrancière.
Malgré quelques scènes esthétiquement réussies, le réalisateur de La Horde Sauvage possédant la fibre Fordienne comme peu d’autres cinéastes, consistant à savoir faire évoluer les événements dans les magnifiques grandes étendues du territoire américain, ici les états du sud, de l’Arizona au Nouveau-Mexique, en utilisant des plans larges, la science de la gestion de l’espace et une parfaite utilisation du scope.
Au-delà de l’aspect visuel parfaitement rendu, le film est une sorte de version tarte à la créme anarcho-punk de la Horde Sauvage expurgée de l’ultra-violence et de l’onirisme Wagnerien. Ici on botte le cul aux institutions, politiques et médias, c’est un peu la révolte des sans-dents en mode cours après moi shérif.
Sur des airs de musique country, les tronches Peckinpiennes incontournables défilent joyeusement et dans le bordel le plus total, d’Ernest Borgnine en shérif « unforgiven », à Kris Kristofferson, Burt Young, Bill Coontz ou Whitey Hugges, manquait plus qu’un Emilio Fernandez ou un Warren Oates, auxquels vient s’ajouter la sexy Ali McGraw