Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en allant ce Jeu de Molly.
À vrai dire, j'aurais préféré aller voir Les heures sombres, mais les aléas d'emploi du temps, de programmation en VO (etc...) en ont voulu autrement. Comble du comble, Jessica Chastain cite Churchill à la fin...
Bref, je me retrouve devant ce biopic adapté d'une autobiographie d'une Molly Bloom dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à présent.
Je dois avouer avoir bien apprécié le spectacle. Car il s'agit bien d'un spectacle, et c'est là le point fort du film.
C'est fluide, bien narré, point de temps mort ni d'ennui (et ce malgré les 2h20 de film). On plonge du début à la fin et on en prend plein les yeux. Les plus aigris d'entre nous parlerons de poudre aux yeux. Moi je préfère retenir une composition bien menée.
Choix très judicieux dans le casting (Jessica Chastain est parfaite dans le rôle), mise en scène très dynamique, un mélange de Loup de Wall Street et The Big Short dans la manière d'expliquer les choses (c'est pas Wall Street pour les nuls mais le poker pour les nuls), une histoire solide, ça donne un résultat agréable. Amusant d'ailleurs le parallèle avec Wall Street, qui fait passer Molly Bloom pour une petite joueuse.
Le fait que ce soit un biopic apporte quelques réserves quant à la véracité de certaines choses. Le côté Colombe blanche à l'honneur à toute épreuve, prête à couvrir ses anciennes fréquentations, sainte au milieu des mafieux (j'exagère) qu'elle n'aurait pas identifié, me donne l'impression d'être pris pour un lapin de 6 semaines... Mais après tout, c'est le cas de tous les biopics je suppose.
Passons aussi sur la confrontation fille/père en mode psychanalyse accélérée un peu maladroite.
Les ficelles sont peut-être parfois un peu grosses, mais ça tourne bien.
Et l'amateur de poker qui est en moi a apprécié aussi (il a même peut-être influencé mon jugement, allez savoir...).