Évoquant une période historique méconnue de l'Allemagne avec dignité et distance, « Le Labyrinthe du silence » a le mérite de faire sobre sans tomber dans la caricature ou l'émotion facile, posant au contraire de nombreuses questions pertinentes sur nos convictions et nos certitudes vacillant dès lors qu'un être cher n'est pas exactement celui que l'on pensait.
Le récit est plutôt bien mené, instructif sur de nombreux points (notamment sur les nombreux ratés quant à la non-arrestation de Mengele) et fort de personnages assez réussis, mais dont le classicisme finit trop souvent par virer à l'académisme, l'apparentant plus souvent à un bon téléfilm qu'à une grande œuvre cinématographique. Malgré tout, le sujet reste suffisamment intéressant et peu traité pour que le déplacement vaille la peine, le fond l'emportant relativement ici sur la forme. Honorable.