Adapté directement de son autobiographie, Le Loup de Wall Street retrace l’histoire vraie de Jordan Belfort, courtier new-yorkais ayant progressé dans le monde de la finance des années 90.
Dès le départ, le film n’en dément pas en nous montrant un aperçu rapide et sans vergogne de la vie de Belfort voyageant à travers tous ses vices. Et comme certains le savent, cela n’est pas dû hasard car Scorsese montre ce qu’il veut et quand il veut afin de nous donner un regard direct sur la cupidité et de la corruption de ce dernier. Ici Leonardo DiCaprio joue ce personnage, ce jeune garçon de la classe moyenne qui débarque à Wall Street et qui décide de monter sa propre boîte de courtage après avoir reçu une brève formation. Suite à ça, son insatiable ambition prend très vite le dessus en nous embarquant dans son ascension et sa chute, jusqu’à sa dépendance au monde de la séduction et de l’avarice tout ça raconté par Jordan lui-même face caméra.
« My name is Jordan Belfort. The year I turned 26, I made 49 million dollars, which really pissed me off because it was three shy of a million a week. »
Il n’en est pas moins que dans ce film on tombe sous le charme de Dicaprio par son comportement et ses discours exaltants à la manière de Django Unchained ou The Great Gatsby avec son cocktail à la main. Et bien qu’il soit le centre de l’attention, les gens qu’il rencontre en cours de route l’influencent grandement comme Jonah Hill qui offre une performance hilarante et brillante en tant que Donnie Azoff ou Patrick Denham (Kyle Chandler) comme agent du FBI. Quand au reste du casting, il s’en sort plutôt bien, on peut y voir Jon Bernthal bien loin de son rôle de Walking Dead ou encore Jean Dujardin qui fait ses débuts honorable à Hollywood.
Il est intéressant de voir également que le personnage de Leonardo Dicaprio nous rappelle un de ces anciens rôles de jeunesse où il incarnait Frank Abagnale dans « Arrête moi si tu peux ». Si on y prête attention on peut voir des similitudes notamment à cause de ses magouilles, sa poursuite par le FBI, mais contrairement à lui dans ce film il n’est pas à la recherche de l’idéal familial mais de ce trésor qui est le billet vert !
« Was all this legal? Absolutely not! »
Il faut savoir que Scorsese s’inspire du même shéma que ses anciens films où gangsters et truands faisaient loi pour laisser place à des criminels de pouvoir en col blanc qui ne sont d’autres que les traders. Même si cela fonctionne assez bien, c’est peut-être là défaut que de se contenter d’appliquer une telle transposition et au final de ne pas inventer quelque chose de nouveau. Mais le rythme est là malgré tout, on est emporté et on ne sait plus si on doit méprisé ou aimé ce Belfort. On peut donc dire que Le Loup de Wall Street est un film osé, brillamment orchestré, divertissant et que du haut de ses 71ans Martin Scorsese montre qu’il a encore du talent à revendre !