Zerkalo est le quatrième long-métrage de Tarkovski et c'est également mon quatrième Tarkovski à titre personnel. Le cinéaste signe là certainement un des plus beaux films de l'Histoire avec une beauté formelle exemplaire. Il confirme ici qu'il était bien un grand poète de l'image, quelqu'un qui rend tout simplement beau ce qu'il filme. On sent la maîtrise de tous les instants et c'est juste un bonheur que de ressentir ça.
Zerkalo est donc une oeuvre visuelle d'une portée intense, tout comme son histoire. A vrai dire c'est dur de la suivre, on voyage entre le passé et le présent d'un homme (vraisemblablement Tarkovski himself) tout en observant cette teinte de surnaturel grâcieux qui a une capacité d'émerveillement inouïe et qui m'a captivé comme rarement. Zerkalo est une oeuvre forte, d'une beauté ravageuse mais ça reste un film très éprouvant. Ereintant certes, mais face à un film qui respire autant le génie, j'ai tout simplement été retourné. Tarkovski était un maître en ce qui concernait la mise en scène, et il nous fait une vivre une véritable aventure ici où la nature occupe une place importante, tout comme cette sensualité omniprésente, de sa caméra il caresse ce qu'il filme, ce qui rend vraiment le tout émouvant et déchirant.
Ca reste peut-être un ressenti personnel, mais les qualités du film sont bien là. Cependant je conçois totalement qu'on n'aime pas, c'est une oeuvre qui nécessite beaucoup d'effort, de la concentration mais qui au final nous fait relâcher celle-ci pour se laisser transporter comme jamais. Un poème cinématographique d'une rare pureté, d'une rare beauté, qui m'a véritablement conquis. Je ne pouvais qu'adorer ce film!
Il provoque sûrement des réactions mitigées chez certains, il est éprouvant, difficile mais si beau... C'est dur de le conseiller, je dis juste que Zerkalo dépasse le cadre du simple film et demeure une oeuvre d'Art des plus réussies, des plus transcendantes et des plus magnifiques. Ce n'est pas un film à voir, c'est une expérience à vivre.