La magie continue à opérer dans ce volet de la trilogie. Poésie, action, splendides panoramas sont toujours au rendez-vous.
Les membres de la communauté sont dispersés en trois groupes et nous suivons chacun d’entre eux, ainsi les intrigues se multiplient et l’histoire se complexifie.
Le grand personnage de ce volet est Gollum : certainement l’une des plus belles réussites de la saga. Ce personnage servile provoque à la fois répulsion et pitié. Son expressivité est extrême et fait passer énormément d’émotions contradictoires. C’est un être torturé par la peur, l’avidité l’obsession envers l’anneau du pouvoir mais en qui subsiste un fond de bonté originelle et d’humanité, ou plutôt d’hobbitité !
Ce volet est marqué par une dénonciation de la technique et de la destruction de la nature. Saroumane qui détruit la forêt est un symbole de la modernité. Tolkien était un défenseur de la nature face aux ravages de l’industrialisation, il a tiré très tôt la sonnette d’alarme à travers son œuvre littéraire. Aujourd’hui nous savons que ce n’était pas de l’alarmisme. Le souci écologique est devenu un souci majeur de notre époque.
Dans cet épisode de la trilogie, le rythme de la nature qui est lent est opposé à celui des hommes ou de leurs quasi semblables (hobbit, nains…) qui est rapide. La guerre est brutale, elle fait des morts en quelques secondes. La nature prend son temps, il faut des années pour qu’un chêne devienne un chêne. Ici, les Ents marchent, parlent et décident avec lenteur tandis que la guerre fait rage. Si les hobbits réussissent à décider les Ents à prendre part à cette guerre, il n’en reste pas moins que ce sont ces derniers qui apparaissent comme les plus sages. Et les images où nous voyons Sylvebarbe marcher et parler avec lenteur font ressortir la folie de la barbarie guerrière qui se déchaîne au même moment. Le gris des images, le métal, le bruit des armes qui s’entrechoquent la haine des guerriers font contrastes avec la lenteur des Ents, avec la douceur de leur voix et l’aspect mousseux de leur univers.
Un autre thème important de cet opus est celui de l’espoir contre tout espoir, quand tout semble perdu. Il adresse un appel à espérer envers et contre tout et à se battre sans baisser les bras.
Bien d’autres thèmes sont présents : celui de la mortalité et de la vie éternelle, de l’emprise mentale, de la loyauté.
Un deuxième volet qui gagne en densité et en complexité par rapport au premier.